Romuald Babey a dit oui à l’évêque !
Le 1er septembre, Romuald Babey a été nommé représentant de l’évêque pour la région diocésaine de Neuchâtel. Sa remise de mandat officielle s’est tenue jeudi passé à l’église catholique de Fleurier. C’est Monseigneur Charles Morerod qui l’a choisi pour occuper cette fonction durant cinq ans (au moins). C’est déjà lui qui l’avait ordonné diacre quelques années plus tôt en 2013. Attaché à sa région, Romuald Babey conserve des responsabilités au Vallon en parallèle.
Profond, sincère, fidèle ou encore agréable à vivre, ce sont autant d’adjectifs qui ont été utilisés jeudi soir pour décrire Romuald Babey lors de sa messe de remise de mandat. Un moment important qui a réuni une centaine de personnes dans l’église catholique de Fleurier mais aussi sous une grande tente extérieure où était retransmise en direct la cérémonie dirigée par Charles Olivier Owono Mbarga. Habituellement, ce genre d’instants solennels sont planifiés à la basilique de Neuchâtel mais le nouveau représentant de l’évêque a insisté pour que cela se fasse « chez lui ». En plus des nombreux représentants politiques et religieux mobilisés pour l’occasion, ses quatre enfants et sa femme étaient là pour l’entourer. À ce propos, lorsque Charles Morerod lui a posé la question « souhaitez-vous faire le saut de la foi avec moi ? », il a répondu qu’il ne pouvait pas lui répondre avant de s’asseoir avec sa femme pour en discuter. Mieux qu’une tonne d’adjectifs, l’homme est parfaitement résumé dans cet acte symboliquement résonnant.
Fonder une famille plutôt que devenir prêtre
Ainsi va la vie d’un homme qui a décidé de s’investir dans deux familles différentes mais toujours avec le même rôle. Celui de guide, d’homme d’action, d’accueil et de partage. Le hasard n’y est probablement pas pour rien si Romuald Babey a œuvré huit ans à la direction du Cercle scolaire du Val-de-Travers entre 2011 et 2019. D’abord quatre ans comme adjoint puis quatre autres années comme directeur.
C’est dans ce cadre-là que j’ai exercé ma mission de diacre au quotidien. Je peux ajouter que j’ai commencé dans ce milieu comme enseignant au collège régional en 1997. J’ai aussi été médiateur scolaire dix ans plus tard.
À l’aise dans la transmission auprès des jeunes, il s’occupera d’ailleurs toujours en partie du catéchisme au Vallon. « En tant que diacre – car il l’est et le reste en permanence dès lors qu’il a été ordonné – je suis référant de la catéchèse donc je m’occupe des relations avec les parents et les enfants concernés. Je suis également amené à célébrer des baptêmes, des mariages et des funérailles.
Et la foi alors ?
Depuis l’enfance, j’ai en moi ce terreau de la foi et je l’ai cultivé depuis toujours. J’ai songé à devenir prêtre dans le passé mais je souhaitais aussi fermement fonder une famille alors j’ai dû faire un choix. Cette spiritualité ne s’est jamais éteinte par la suite. Dans les années 1998 à 2000, j’ai rencontré plusieurs diacres, ce qui a encore renforcé cette fibre qui s’est finalement pleinement exprimée quelques printemps plus tard.
Il constituait une terre ô combien fertile pour progressivement se rapprocher de la divinité de l’au-delà. Dans cette ascension spirituelle et pour concrétiser son envie de devenir diacre, le père de famille a dû formuler une demande à l’évêque pour entrer en année de discernement. C’est un temps suffisamment long qui doit permettre de confirmer ou d’infirmer sa volonté de poursuivre le processus. Si le choix est confirmé par ces douze mois « d’essai », alors une formation de trois ans doit encore être suivie.
Je l’ai faite en plus de mon temps de travail habituel,
précise-t-il.
« S’il est appelé par le Seigneur, que voulez-vous que j’y fasse ? »
Ainsi est-il devenu diacre en 2013.
C’était une mission-témoin bénévole dans mon milieu professionnel et je voulais m’engager davantage dans l’église. En 2019, j’ai donc été engagé dans le secteur pastoral de la santé en tant que responsable des aumôniers qui travaillent dans les hôpitaux, les EMS et les centres psychiatriques. Tout en ayant un poste à 50% comme diacre au Val-de-Travers. J’ai d’ailleurs demandé à garder ce poste aujourd’hui encore car je suis très attaché à mes racines.
Ensuite, Charles Morerod a demandé à le voir en mars 2021.
Ouhlala, je me suis demandé ce qu’il me voulait et si j’avais fait quelque chose qu’il ne fallait pas,
rigole-t-il avec du recul. Que nenni, il lui a demandé d’être son représentant dans le canton de Neuchâtel. Après réflexion avec sa femme, il a donc accepté de faire un saut supplémentaire dans la foi.
La réaction de son épouse est entremêlée d’amour et d’humour :
S’il est appelé par le Seigneur, que voulez-vous que j’y fasse ?
Romuald Babey a non seulement répondu à son appel mais il a aussi souhaité s’investir pleinement dans cette « relation » en commençant des études de théologie en ligne en novembre 2020.
Personne ne m’a demandé de le faire mais j’ai ressenti le besoin d’aller encore plus loin.
Un bon terreau se régénère en permanence paraît-il. Le cinquantenaire a réussi son premier examen et il lui reste cinq semestres pour valider cette nouvelle parcelle de vie. Et après ?
Je crois qu’avec mes différents rôles familiaux, professionnels et estudiantins, j’ai pas mal à faire déjà. Vraiment ? à moins que l’on me confie un jour des paroisses. Vu le manque de personnel d’églises et de prêtres, je dirais immédiatement « oui » à la prise en charge de paroisses.
Dans cinq ans, le terreau de son futur engagement serait-il déjà tout trouvé ?
Kevin Vaucher