Service des ambulances du Val-de-Travers
Une campagne pour ne plus perdre de minute
Hier mercredi, journée nationale du 144, se tenait, sur le parvis de la Migros de Fleurier, le premier stand de la campagne de prévention aux risques liés aux arrêts cardio-respiratoires (ACR) et aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) organisée par le service des ambulances du Val-de-Travers. Une campagne mise sur pied en collaboration avec les ambulances Roland, pour le Val-de-Ruz, et qui vise à sensibiliser la population à cette problématique.
Les bourrasques de vent perturbent quelque peu la mise en place des affiches et des flyers, mais le ciel est radieux pour la tenue du premier stand de prévention du service des ambulances du Val-de-Travers au sujet des arrêts cardio-respiratoires (ACR) et des accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Notre service réfléchit depuis plus d’une année à cette campagne,
avoue Jordan Charpilloz, ambulancier et responsable qualité au service des ambulances de Val-de-Travers. Une campagne de prévention qui n’est qu’un élément dans un processus d’amélioration continue de l’efficacité et de la qualité de la prise en charge des patients, de l’intervention sur site jusqu’au transfert aux Urgences. Un volet préventif qui a toutefois son importance.
Chaque minute qui passe est déterminante pour les chances de guérison ou de survie du patient,
explique Sarah Steudler, ambulancière chargée de la partie AVC pour cette campagne. D’où la nécessité de savoir reconnaître les signes des ACR et des AVC.
Ainsi, dans le cas d’un AVC, une paralysie du visage ou des membres, une aphasie, des troubles de la vision, des vertiges ou des maux de tête intenses doivent immédiatement alerter les témoins et l’entourage. Dans le cas d’un ACR, une perte de connaissance, une absence de réaction et de respiration sont à observer. Dans les deux cas, le premier geste, l’appel au 144, est primordial.
Reconnaître les signes, connaître les gestes
Chaque année en Suisse, 8000 personnes sont victimes d’un ACR et 16’000 d’un AVC, selon la Fondation suisse de cardiologie.
Trop Souvent, les personnes hésitent à appeler le 144, ne voulant pas alerter une ambulance pour rien,
poursuit Sarah Steudler.
Mais, au téléphone, ils auront une personne du corps médical qui saura juger de la gravité de la situation.
Toutefois, dans le cas d’un AVC, des gestes de vérification simples existent comme faire répéter une phrase complète, essayer de sourire symétriquement ou lever les bras en l’air les yeux fermés. Si ces tâches ne peuvent être accomplies, plus aucune hésitation à avoir. Pour un arrêt cardiaque, savoir reconnaître les signes avant-coureurs a toute son importance.
Une douleur thoracique inhabituelle, une gêne respiratoire anormale, sont des éléments qui doivent alerter,
détaille Eve Piguet, ambulancière qui s’est occupée du volet ACR de la campagne.
Également, les divers stands qui se tiendront durant les prochains mois ont pour objectif d’informer la population sur les gestes à entreprendre. Pour Eve Piguet, même si un grand nombre de personne ont suivi un cours de premiers secours lors de la formation du permis de conduire, les connaissances se perdent avec le temps.
Le jour J, les personnes ne savent plus très bien comment s’y prendre,
explique-t-elle. Avec le temps, les mesures ont été simplifiées afin que quiconque puisse agir le moment venu.
Aujourd’hui, le massage cardiaque c’est rapide et fort,
résume-t-elle, en ajoutant que de son expérience, les personnes qui ont survécu à un arrêt cardiaque sont celles à qui a été prodigué un massage.
Enfin, la campagne de prévention souhaite aussi attirer l’attention de la population sur les différents aspects de l’hygiène de vie qui permettent de prévenir les maladies cardiaques et les attaques cérébrales.
Par exemple, parmi les lots pour les trois coupons tirés au sort, se trouvent des livres pour une cuisine saine,
souligne Jordan Charpilloz, en faisant référence au bulletin concours paru dans notre édition du 31 mars.
Communication de proximité
L’organisation de cette campagne signifie-t-elle que la population n’est pas suffisamment informée à ce sujet ? Le codirecteur du service des ambulances du Val-de-Travers ne souhaite pas faire ce constat.
L’idée est surtout que les services locaux puissent communiquer avec la population locale au sujet des gestes justes et de la prévention,
explique Andy Willener, codirecteur du service des ambulances du Val-de-Travers.
Une sensibilisation locale d’autant plus nécessaire dans des régions «périphériques ». « Peut-être plus qu’ailleurs, ces gestes sont décisifs, car les temps de trajet lors d’une intervention sont plus longs,
relève Eve Piguet. Afin d’évaluer l’impact et l’accueil de cette campagne, Jordan Charpilloz nous explique qu’un questionnaire est proposé à la population lors de la tenue de chaque stand.
Si le service ambulancier peut améliorer constamment ses procédures internes pour plus d’efficience, il reste important que les témoins sur place sachent comment réagir,
conclut Andy Willener. Ainsi, sensibiliser et impliquer ce premier maillon de la chaîne de secours qu’est la population, est primordial. Dans cette optique, le service des ambulances du Val-de-Travers tiendra, tout au long de cette année, plusieurs stands de prévention. Les prochains auront lieu le 12 juin à Saint-Sulpice, le 13 août aux Bayards et le 30 octobre à Couvet. Si chaque minute compte dans le cas d’un ACR ou d’un AVC, chacun de ces stands importera également.
Gabriel Risold