SOS futures mamans
Où sont les jeunes parents ?
Des poussettes, des chaussures, des lits, des habits, des tapis d’éveil, des jouets, des livres, des porte-bébés et tout ce qu’il faut pour s’occuper d’un nouveau-né : voilà ce que vous trouverez dans les locaux de Fleurier de SOS futures mamans. Tous ces articles sont cédés gratuitement ! à première vue, c’est donc le royaume des jeunes parents. Mais problème : cette aide a un mal fou à trouver preneurs et preneuses.
Ce « royaume de l’entraide » est facilement accessible. Il se trouve au pied de l’imposant bâtiment de l’avenue Daniel-Jeanrichard 2A, en face de la gare de Fleurier. Difficile de faire mieux situé. « En plus, la rue n’est pas excessivement passante et plutôt discrète », ajoute Dina Rich. La gérante bénévole a donc bien de la peine à expliquer pourquoi l’aide matérielle de SOS futures mamans n’est pas davantage sollicitée. « Est-ce qu’il y a moins de personnes dans le besoin qu’on veut bien le penser ? J’en doute malheureusement. Je pense plutôt que notre offre gratuite n’est pas assez connue. »
Une offre qui cherche sa demande
Elle existe pourtant depuis « une bonne vingtaine d’années » pense se rappeler l’actuelle responsable. Sans surprise, les périodes de fortes demandes coïncident avec les grandes crises migratoires mondiales. En particulier, celle venue d’Afrique noire (2016) et d’Ukraine (2022). « Nous sommes contents de pouvoir aider ceux dans le besoin. Nous le serions tout autant de pouvoir le faire pour tous les jeunes parents vallonniers qui n’ont pas beaucoup de moyens. » Pour une fois, ce n’est pas l’offre qui manque mais la demande. Ou présenté plus justement : la demande n’a pas encore totalement rencontré l’offre (car il est certain qu’elle existe).
Articles neufs ou peu utilisés
Tout ce matériel à donner provient de dons. « Contrairement à l’idée que l’on pourrait se faire, les articles pour bébés que l’on reçoit sont soit neufs soit peu utilisés. » Voilà peut-être de quoi desserrer le frein de ceux qui ont du mal avec l’idée de donner à leur enfant un article déjà utilisé par une autre tête blonde. SOS futures mamans est ouvert tous les mardis, de 14 h 30 à 17 h.
Dina Rich se veut très disponible si ce seul jour d’ouverture ne convient pas à certaines familles : « Auquel cas, elles peuvent volontiers me contacter pour fixer un rendez-vous à un autre moment (au numéro suivant : 079 239 82 53). »
Le « tournus » des besoins
L’une des forces de ce projet repose sur l’esprit de solidarité des donneurs mais aussi de ceux qui en profitent. « Très souvent, les gens viennent chercher ce dont ils ont besoin et ils nous le ramènent quand ce besoin a disparu. C’est notamment le cas des poussettes. » Corrélé à l’arrivée régulière de nouveaux matériels, ce « tournus » favorise une offre toujours constante. Les deux pièces du local fleurisan sont parfois même bien étroites pour tout exposer. Dina Rich utilise donc son garage personnel pour entreposer une partie du matériel. « Des échanges avec l’antenne de Neuchâtel se font également régulièrement. Sans oublier les envois d’aide dans les pays d’Afrique et de l’Europe de l’est. » SOS signifie « sauvez nos âmes » (Save our souls). Celles des bonnes âmes de SOS futures mamans devraient l’être sur plusieurs continents…
Kevin Vaucher