Spécial
Élections communales
Votre hebdomadaire préféré se devait de ne pas demeurer en reste. Ainsi, il a choisi de participer à sa façon à la campagne électorale des prochaines communales, espérant ainsi contribuer à une participation plus forte que de coutume ! Nous avons donc posé 6 questions aux 7 formations politiques inscrites au scrutin de fin octobre, en nous efforçant de brosser l’entier des thèmes qui animent les discussions, à raison de 2 questions par édition, depuis ce jeudi 8 octobre jusqu’au 22 octobre ! Les questions + un bonus pour la dernière publication !
Édition du 8 octobre
Finances
Depuis quelques années, les comptes de la Commune de Val-de-Travers sont « dans le rouge ». Selon vous, s’agit-il d’un déficit d’ordre conjoncturel ou d’ordre structurel ? Proposez deux mesures fortes pour améliorer cette situation ?
Formation
Chaque année, plusieurs élèves terminent leur scolarité obligatoire sans projet professionnel. La crise sanitaire accentuera sans doute encore ce phénomène généralisé sur l’ensemble des écoles neuchâteloises ! Comment jugez-vous cette situation et proposez deux mesures pour faire en sorte que tous les élèves terminant leur cursus scolaire obligatoire soient en possession d’un projet professionnel et/ou académique !
Édition du 15 octobre
Démographie
Au Val-de-Travers, la population vieillit et elle fléchit d’année en année. à votre avis, quelles sont les raisons de cette diminution démographique ? Proposez deux mesures à même de faire venir de nouveaux habitants au Val-de-Travers dont on vante souvent la qualité de vie !
Tourisme
Le Val-de-Travers, grâce à Destination Val-de-Travers, fournit un gros effort pour le développement touristique de la région. Proposez deux mesures concrètes pour à la fois aller dans le sens d’un développement harmonieux et mieux conjuguer les flux de touristes sur les sites de la vallée !
Édition du 22 octobre
Culture et sociétés
À votre avis, comment mieux soutenir la culture et le sport au travers des sociétés locales dans la région ? Proposez deux mesures concrètes allant dans ce sens !
économie
Lors du débat organisé par ArcInfo, on a souvent entendu que le développement économique dépendait prioritairement de compétences cantonales. Proposez deux mesures à même de favoriser l’implantation de nouvelles entreprises, respectivement la création de nouvelles places de travail !
En bonus…
Abstentionnisme
à l’occasion de ce même débat, on a entendu plusieurs formations politiques faire des propositions pour favoriser la citoyenneté et la participation ! Ce sont souvent des slogans de campagne sans effets. Proposez deux mesures concrètes allant dans le sens d’une volonté de participation des citoyens !
Retouvez les réponses des différents partis ci-dessous
Finances
Finance
Les verts écologie et liberté
C’est une évidence que les déficits récurrents ont une forte composante structurelle. Cela fait déjà depuis 2016 que notre groupe alerte le Conseil communal et la Commission de gestion et finances (CGF), exercice après exercice. C’est la raison principale pour laquelle nous n’avons pas accepté les derniers budgets soumis au « parlement » communal.
Notre diagnostic reposait sur deux éléments, les réformes fiscales récentes et l’évolution démographique. D’une part si la réforme de la fiscalité, étalée sur plusieurs années, est la bienvenue vis-à-vis des citoyens et des PME, elle crée immanquablement un vide dans les caisses publiques. D’autre part, la tendance démographique au recul ne nous permet plus de maintenir raisonnablement une structure dimensionnée à l’heure actuelle quelques 13’000 habitants, voire plus.
À cela s’ajoute la crise de la Covid-19 dont on doute qu’elle épargne miraculeusement notre commune, et qui va encore accentuer la problématique. Malheureusement, nous ne pouvons que regretter l’adoption bien généreuse, « comme d’habitude », de certains crédits qui se succèdent (voir en particulier nos interventions lors du dernier Conseil général). Sans doute, on pourrait nous reprocher d’être trop avant-gardistes ou visionnaires, mais ne dit-on pas que gouverner, c’est prévoir ?
La première mesure est de faire un catalogue de … mesures envisageables, puis de mettre en œuvre les plus appropriées pour viser un objectif raisonnable. Ce catalogue doit être élaboré non seulement en concertation par toutes les autorités, c’est-à-dire l’exécutif et les diverses sensibilités au législatif, mais aussi en consultation avec tous les services administratifs et techniques. Comme deuxième mesure forte, et quelles que soient les mesures envisagées, il est évident que le Conseil communal se doit de montrer l’exemple. Depuis l’automne 2014 déjà, notre groupe plaide pour un taux d’activité réduit, compris entre 60% et 80%. C’est une question d’exemplarité et de crédibilité.
Une enquête comparative de la RTS en décembre 2017, portant sur les rémunérations et les taux d’activité pour 629 communes, est très instructive, et à vrai dire, plutôt édifiante. Val-de-Travers y apparaît dans une position qui est loin d’être flatteuse. La rémunération annuelle pour chacun des conseillers communaux, de l’ordre de Fr. 140’000.-, fait de Val-de-Travers la championne olympique de Romandie concernant le coût par conseiller payé par habitant, toutes catégories confondues.
Agora
Nous ne pouvons pas parler de déficit conjoncturel durant la période 2016 au 13.03.2020 (Covid). Cette période a globalement été économiquement faste en Suisse avec un PIB positif voire très bon en 2018 (+3%). Donc, il s’agit plutôt d’un déficit structurel. Par contre, dès 2020 il risque bien de devenir aussi conjoncturel (double peine). Le 4e trimestre 2019 montrait déjà quelques frémissements d’un possible ralentissement conjoncturel.
En guise de mesures, nous proposons d’exiger une présentation trimestrielle de l’état des finances de l’exécutif au législatif sous forme de tableau de bord et de mettre en œuvre un «groupe d’experts» non politisé pour une analyse des structures et autres processus de fonctionnement de la Commune (audit).
PLR Les libéraux radicaux Val-de-Travers
Malheureusement, force est de constater que les comptes des dernières années affichent un déficit qui peut être qualifié de « structurel », du moins en partie. Il est important de souligner que la structure financière de la commune connaît un déséquilibre principalement dû à une diminution des recettes fiscales depuis de nombreuses années. Proposer de grandes réformes d’économies n’est, à l’heure actuelle, pas à l’ordre du jour du PLR. Il s’agira quand même d’être attentif à l’évolution de la situation des prochaines années et de prendre les mesures adéquates en évitant de baisser la qualité des prestations de la commune.
Pour renouer avec les chiffres noirs, il est désormais devenu nécessaire d’augmenter la démographie de Val-de-Travers en attirant des familles, des aînés, des actifs, des entrepreneurs. Nous souhaitons alléger les procédures dans le domaine immobilier et faciliter l’accès à la construction et à la propriété. La commune doit véritablement se positionner en soutenant les potentiels futurs acquéreurs. Plusieurs projets de développement d’écoquartiers, notamment à Fleurier et à Môtiers, sont en mains communales et doivent désormais être accélérés.
Une des causes de départ de notre commune étant liée à l’emploi, il est primordial de renforcer la présence d’entreprises différentes, de différents secteurs. La mise à disposition de terrains industriels équipés est donc centrale pour continuer de diversifier l’économie de notre région. Val-de-Travers n’a pas vocation à être une cité-dortoir mais plutôt à être une commune vivante, attractive, qui fusionne le dynamisme économique et la qualité de vie proche de la nature.
UDC
L’UDC dresse le constat d’un déficit d’ordre conjoncturel. La commune fait déjà preuve d’une rigueur acceptable dans la maîtrise des finances, même si l’on peut toujours mieux faire. Concrètement, il n’y a pas de miracle, il faut : 1) Encourager la consommation locale, dans nos commerces locaux afin de dynamiser l’économie – cela passe, entre autres, par la “désasphyxie” fiscale de la population en n’augmentant pas les impôts ou les taxes. 2) Il faut attirer de nouveaux contribuables dans la commune, et pour cela, il faut absolument créer des conditions-cadres attractives, notamment en s’assurant qu’il y a du travail pour les gens de notre commune, ce qui à ce jour est bancal puisque nombre de frontaliers occupent des postes dans les entreprises vallonnières, qui pourraient être en mains des personnes de la région, formées et motivées (certaines industries emploient même + de 70% de frontaliers).
Les Vert’libéraux
La Commune de Val-de-Travers fait preuve de rigueur dans la tenue de ses comptes et ceci depuis sa création. Les déficits sont globalement de nature conjoncturelle et dépendent en grande partie du tissu économique de notre région. Ce tissu n’est pas suffisamment diversifié et dépend de manière importante de la conjoncture horlogère. Parallèlement les reports de charges provenant du canton n’ont fait qu’augmenter ses déficits sans que la Commune n’ait une grande marge de manœuvre pour les contrer.
La Commune se doit de développer la diversité de son tissu économique en favorisant l’arrivée d’entreprises non horlogères. Les Vert’libéraux mettront tout en œuvre pour que des entreprises en lien avec le tournant énergétique viennent s’implanter dans la région et y créent des emplois. Une autre mesure que les Vert’libéraux entendent encourager durant la législature consiste à mettre à contribution les personnes bénéficiant de l’aide sociale. Les personnes en pleine capacité de leur gain devraient se voir proposer des activités pour le bien de la communauté et ainsi réduire certaines dépenses.
Parti socialiste Val-de-Travers
À ce stade, il s’agit bien d’un déficit conjoncturel, que le contexte actuel accentuera encore. Il est toutefois du devoir des collectivités publiques de ne pas se mettre en retrait dans des moments pareils, mais de continuer de jouer leur rôle de pourvoyeuses d’emplois direct et indirects. En l’absence d’amélioration au cours des prochaines années, il faudra prendre acte que nous faisons face à un déficit devenu structurel, de l’ordre peut-être de 2 à 3 millions de francs. Il est encore trop tôt pour évoquer des mesures fortes (et surtout crédibles en regard des enjeux), lesquelles ne feront qu’ajouter de l’angoisse dans un climat déjà suffisamment incertain.
Pop section Val-de-Travers
Probablement les deux ! Mais nous avons très peu d’impact sur le « conjoncturel ». Pour ce qui est du « structurel » que nous maîtrisons mieux, il ne s’agit pas de le diminuer mais d’adapter la population à nos structures. Nous sommes face à un effet de seuil.
Il est indispensable d’augmenter notre population d’environ 1000 personnes. Nous nous retrouverions alors avec plus de contribuables mais aussi plus de consommateurs locaux (loyers, biens et services). Cette augmentation n’entraînerait que très peu de dépenses supplémentaires car nos infrastructures notamment sportives, sanitaires, routières et de sécurité publique sont dimensionnées pour une population plus importante. Pour attirer ces nouveaux résidents, il faut des logements et des habitations répondant aux standards actuels avec des prix doux. Simultanément développer des projets de coopératives d’habitations, notamment à Plaine-Fin à Môtiers et à la Binrée à Fleurier. Parallèlement, pousser les propriétaires et les aider dans leurs projets de rénovation en simplifiant et en accélérant les procédures, notamment avec le Service cantonal d’aménagement du territoire. Enfin, continuer d’investir dans des structures de crèches et parascolaires qui sont importantes pour les jeunes couples et les familles désirant s’installer.
Ajoutons aussi que, lors d’engagement de personnel communal habitant ailleurs que Val-de-Travers, il faudrait insister sur l’importance de venir habiter la Commune. La création d’une fiscalité unique pour le canton – un canton, un espace, une fiscalité – éviterait que les nombreux collaborateurs, notamment enseignants, domiciliés notamment dans le bas du canton, ne paient pas un sou d’impôt à Val-de-Travers.
Formation
Formation
Pop section Val-de-Travers
Il faut tout d’abord relever que Val-de-Travers a le meilleur taux d’intégration des jeunes au sortir de la scolarité obligatoire, grâce à la collaboration étroite entre les enseignants de français – chargés de la rédaction de lettres de recommandation –, des conseillères OCOSP qui passent dans les classes et sont intégrées aux équipes pédagogiques et un tissu d’entreprises formatrices dynamiques et motivées à former la relève. Les élèves effectuant une 12e année à la suite d’un redoublement ou étant en formation spéciale bénéficient d’un suivi particulier adapté. En ce qui concerne les élèves qui entrent en pré-apprentissage, il convient de distinguer plusieurs catégories d’élèves : ceux qui n’ont pas l’âge requis pour entamer leur formation, ceux qui ont besoin d’une intégration en douceur, enfin ceux qui sont en situation de rupture sociale ou scolaire.
En termes de propositions, il faut continuer d’intensifier les stratégies mises en place, notamment l’entraînement à l’entretien d’embauche – en collaboration avec Goût & Région – et le « 18-22 de l’apprentissage » – en collaboration avec les entreprises et l’OCOSP –, ainsi que les cours de maths et physique pour les élèves volontaires organisés le mercredi après-midi afin de les préparer aux examens d’entrée aux professions techniques.
Lors d’attribution de travaux communaux, il faut valoriser les entreprises locales et formatrices – ce que nous ne manquons jamais de rappeler au Conseil communal –. Enfin on peut envisager des aides ponctuelles, logistiques, pour les entrepreneurs désireux de devenir formateurs.
Parti socialiste Val-de-Travers
La situation des jeunes sans projet est inquiétante pas propre à notre cercle scolaire. Même s’il revient à chaque cercle d’être inventif (le nôtre l’est avec, par exemple, le « 18-22 de l’apprentissage » ou les entretiens d’embauche fictifs), il s’agit aussi de ne pas réinventer la roue et d’éviter de créer des doublons avec ce qui se fait au plan cantonal et romand. En outre, la situation relève d’un problème de société bien plus vaste : on ne peut pas attendre de l’école qu’elle règle tout, mais il est important de lui donner des moyens pour faire sa part. Renforcer le soutien aux élèves en difficulté et continuer d’inciter les entreprises à jouer la carte de l’apprentissage sont à ce titre indispensables.
Les vert’libéraux
La question du devenir des élèves en fin de scolarité obligatoire en échec ou sans projet est préoccupante et doit être améliorée. Le Canton a mis sur pied une série d’activités favorisant l’implication et la responsabilisation des jeunes dans la recherche d’un apprentissage ou d’une formation. Il est primordial que ses ressources soient visibles et faciles d’accès pour les jeunes.
Il s’agit à présent de réduire au maximum le nombre d’échecs en étant toujours à niveau avec les moyens pédagogiques qui permettent un suivi et un accompagnement optimal pour épauler les élèves en difficulté. Il faut également encourager les jeunes à faire des stages professionnels qui pourront les aider à trouver une voie qui leur convient. Les professionnels doivent quant à eux s’engager à ouvrir leurs portes afin de transmettre leur passion et leur savoir-faire. La motivation passe par l’action. Le fait d’entreprendre des stages découverte, de visiter des écoles/universités en portes ouvertes permettent aux jeunes de trouver une motivation pour entreprendre une formation.
UDC
L’école doit mieux préparer les jeunes au monde professionnel et post-obligatoire. Il y a encore des lacunes à combler entre l’enseignement et le monde professionnel. Il est important que nous revalorisions certaines filières, afin d’offrir un plus large choix encore de professions à nos jeunes, notamment et surtout dans les milieux où nous avons besoin de main-d’œuvre compétente mais où il est difficile d’en trouver de façon locale (comme le domaine médical). Il faut aussi apporter un soutien plus conséquent aux jeunes qui ont des difficultés scolaires et avoir pour objectif leur excellence non pas dans des matières imposées mais en considérant leurs forces, leurs atouts.
Les libéraux radicaux Val-de-Travers
Nous pensons toutefois qu’il est important de favoriser encore la création de places d’apprentissage, mais celles-ci doivent être en adéquation avec les besoins du marché.
De nombreuses actions sont déjà réalisées pour guider les élèves, dès le début de la 10e année et jusqu’en fin de scolarité, par exemple, des entretiens fictifs organisés en partenariat avec une entreprise de la région ou encore le « 18-22 de l’apprentissage » qui a le mérite de faire se rencontrer élèves en entreprises dans un cadre extrêmement propice à l’obtention d’un contrat d’apprentissage avec tout le soutien et la préparation nécessaire faite par l’école.
En résumé, le PLR est satisfait des démarches entreprises actuellement par notre école pour que tous les jeunes soient au bénéfice d’un projet professionnel et/ou académique au sortir de l’école.
Agora
Malgré l’excellent travail fourni par l’ensemble du corps enseignant, il est difficile d’éviter quelques échecs en fin de cursus, surtout avec des effectifs élevés dans les classes. Par contre, personne à cet âge ne doit rester au bord du chemin.
En termes de mesures concrètes, il convient de collaborer avec des centres de formation et de réinsertion professionnelle de la région pour dispenser des cours de rattrapage dans les matières fondamentales. Une école de la deuxième chance. En appliquant une pédagogie individualisée et adaptée, ces jeunes pourraient par la suite raccorder les filières professionnelles traditionnelles.
Autre proposition : nommer un mentor bénévole issu de la société civile pour accompagner le jeune durant cette période et assurer le relais avec les parents.
Les verts écologie et liberté
L’instruction publique doit pouvoir répondre correctement aux aspirations des élèves, aux espoirs des parents et aux attentes de la société. Il s’agit donc de consolider les diverses formes de soutien pédagogique, avec si possible une détection précoce des situations délicates. Chaque situation individuelle mérite une évaluation fine, au cas par cas.
La balle est aussi dans le camp des éventuels futurs employeurs au Vallon, le préapprentissage étant une « antichambre » pas forcément idéale pour trouver une place d’apprentissage. Très probablement les employeurs ont été beaucoup aidés financièrement par le Canton et la Confédération, aussi afin de pouvoir tout de même engager des apprentis.
Retrouvez la suite des questions/réponses des différents partis dans le prochain Courrier