Stéphanie Geiser ouvre son enveloppe musicale
Stéphanie Geiser a pris le temps de mûrir son enveloppe musicale durant trente ans. Elle a osé faire ses expériences, oui, mais en prenant toujours soin de rester dans l’ombre. Elle a longtemps été cachée dans le confort de n’être qu’une voix parmi d’autres. Pourtant, Stéphanie a des choses à dire et, ces choses, elle les a soigneusement apposées sur de petits bouts de papier au fil des années. Aujourd’hui, elle va au bout des choses en sortant son premier album solo intitulé « ose » ! Un crowdfunding est lancé ce 4 octobre pour la soutenir dans ce projet qui est né d’une mystérieuse enveloppe reçue pour ses 40 ans.
Lien pour le crowdfunding : cliquez ici !
Dire que Stéphanie Geiser partait de loin dans la musique n’est pas tout à fait juste. Elle est sortie de la vieille usine mythique de Travers, appelée la Stoppani. « C’est à cet endroit que se retrouvaient plusieurs groupes de musique de la région, pour répéter, dans les années 1990 », se remémore-t-elle. Il y a trente ans, le sien s’appelait « naphtaline ». En 1995, elle a ensuite rejoint Britannicus System. Elle a également papillonné dans d’autres projets musicaux comme la comédie musicale « Dégénération ». Elle s’est aussi consacrée à sa vie de famille. Et arrivée à 40 ans, l’envie d’album solo est venue la tourmenter.
Neuf ans pour ouvrir l’enveloppe
Ce rêve a commencé à naître sous la forme d’une enveloppe. « Mes proches m’ont offert une somme d’argent dans une enveloppe pour mon anniversaire en me poussant à me jeter dans ce projet. » La bonne impulsion était donnée mais la Vallonnière a mis 9 ans à ouvrir cette enveloppe et à oser se lancer. « Ce n’est pas facile de se dire un jour, allez, je fais un album solo, ce que j’ai toujours rêvé de faire. En plus, comme j’écris tous mes textes, ce n’est pas seulement une mise à nu musicale mais aussi une mise à nu personnelle. » Les 11 chansons de son album sont en français. Elle y raconte « ses petites histoires » comme elle aime à le dire. Ses expériences de vie, écrites avec le cœur, ont en réalité des résonances bien plus grandes. Ses textes peuvent toucher tout le monde.
Bulle de musique vallonnière
Il suffit de se pencher sur la genèse de la chanson « si belle » (composée par Hélène Franceschi et David Morard) pour s’en convaincre. « J’évoque la mort d’une amie qui a succombé à un cancer alors qu’elle venait d’avoir un bébé. C’est un morceau dynamique et intense où la rage et la colère ont toutes leur place. Mais le reste de l’album est totalement différent. » Forte d’un réseau de musiciens impressionnant, soigné au cours de ses nombreuses expériences musicales, Stéphanie a laissé son album se colorer de différentes influences. « Je n’ai pas de style affirmé, je fonctionne plutôt au coup de cœur. Il n’y a que des amis, souvent d’ici, qui ont collaboré à ce projet. » Une bulle vallonnière de musique entoure effectivement cet album.
Avec l’aide de Renaud… de Montmollin
« Heureusement que j’ai été si bien entourée. Je n’y serais jamais arrivée toute seule. J’ai commencé chez moi, avec un simple instrument, un clavier et un enregistreur multipiste. » Tout s’est ensuite professionnalisé grâce à Quentin Seewer notamment. Ce musicien professionnel de Paris a sublimé les arrangements sur trois morceaux. « Pour le reste, mes amis Bino, Thierry et Renaud ont apporté une aide précieuse. » Thierry Jaccard s’est occupé de structurer les mélodies sur son ordinateur et Renaud…de Montmollin a procédé aux enregistrements et aux arrangement d’une grande partie des titres. Il s’est aussi chargé du mixage et du mastering de l’album. « Un énorme travail ! » Pour aller au bout du bout des choses, Stéphanie Geiser a tenu à sortir un CD. « Je sais que c’est quelque chose qui ne se fait plus. Moi-même, je ne suis pas sûre d’avoir encore un appareil à CD à la maison. Mais je tenais à matérialiser cet énorme travail que je vis comme un accomplissement. »
Un crowdfunding avec de belles contreparties
Sa sœur Caroline Karakash a donné une identité visuelle à la pochette de l’album sur laquelle a été déposée une photo réalisée par le Vallonnier Gilles Simon. Un vernissage aura lieu le 30 novembre pour la sortie de l’album, dans un lieu à définir. Dans un deuxième temps (qui pourrait être dans plusieurs mois), les 11 titres seront disponibles sur les plateformes de téléchargement du style Spotify. Le coût de l’album étant de 17’000 francs, un crowdfunding a été lancé sur le site heroslocaux.ch. Si vous faites un don de 50 francs, vous recevrez un album dédicacé. Pour cent francs, le package de Noël vous permettra d’offrir trois CD pour les fêtes de fin d’année. Et si vous soutenez Stéphanie à hauteur de 600 francs, elle se déplacera chez vous avec un musicien pour vous interpréter 5 de ses chansons. Alors, à votre tour d’ouvrir l’enveloppe ?
Kevin Vaucher
Une dernière volte-face avant d’oser
Le titre de l’album n’aurait pas dû être « ose » mais « volte-face ». Le changement a été fait au dernier moment. Stéphanie Geiser nous explique pourquoi : « ‹ Ose › est le titre d’une chanson. Et plus le projet avançait plus il est devenu évident que ce mot devait être le titre de l’album. Parce que faire un disque, c’est oser tellement de ‹ trucs ›. Oser me livrer, oser utiliser le ‹ je › plutôt que le ‹ nous ›, oser se mettre en avant sur les réseaux sociaux, oser dévoiler des textes que j’ai parfois commencé à écrire en 1997, oser exprimer mes peines, mes amours ou mes coups de gueule, oser chercher des sponsors, oser demander de l’aide pour la partie technique, oser parler de moi et oser m’afficher sur la pochette de l’album. » Ose et tu deviendras une rose, dit la poésie. Les 11 chansons de l’album forment un joli bouquet de roses qu’il est aussi bon d’offrir que de contempler…