En effet, Romain Clerc constate que les gens craignent souvent de déranger les agents pour certains « petits » problèmes, alors que justement ils sont présents pour cela, comme il le rappelle.

Un cadre informel est plus propice à la discussion,

abonde en ce sens le gendarme Julien Fivaz. Ainsi, les habitants qui ont partagé un café avec les agents ce lundi ont fait part de problèmes de déchets à lʼaire de tri de la place de Longereuse, de stationnement, de signalisation dʼun carrefour ou encore de vitesse de circulation excessive dans certains quartiers. Des questions concrètes à la fois très personnelles ou qui dénoncent des comportements généraux.

Des éléments qui importent aux gens,

note le responsable de la sécurité de proximité, qui a déjà une liste de quelques problèmes à relayer à lʼexécutif.

Concept venu dʼoutre-Atlantique

Lʼidée de ces rencontres entre habitants et agents autour dʼun café est celle de Romain Clerc, responsable de la sécurité de proximité depuis le début de lʼannée.

Le 15 janvier, je la proposais déjà à la commune,

sourit-il. Lui-même connaît ce concept, originaire du Canada et des États-Unis et qui est en place à Crans-Montana et en ville de Genève, depuis environ deux ans. Il a instantanément estimé quʼil se prêtait bien au Val-de-Travers.

Tout de suite, lʼidée a paru intéressante au Conseil communal,

note Benoît Simon-Vermot, président de Val-de-Travers et en charge de la protection de la population. Le conseiller communal souligne que le côté précurseur de la démarche à Neuchâtel plaît à lʼexécutif. Également, Benoît Simon-Vermot et Romain Clerc relèvent quʼassocier agents de la sécurité de proximité et de la gendarmerie neuchâteloise permet un binôme complémentaire pour répondre à lʼensemble des préoccupations des habitants.

Précédemment, le Conseil communal de Val-de-Travers avait déjà entrepris des cafés citoyens pour aller à la rencontre de la population, mais le concept avait été abandonné car les échanges y étaient souvent assez « politiques ». « Un café avec un agent » permet ainsi des discussions plus concrètes et précises et sʼinscrit, comme le dit Benoît Simon-Vermot, « dans la démarche du Conseil communal » et permet de montrer une autre image de la sécurité publique.

Cela permet, derrière lʼuniforme, de montrer lʼhumain,

ajoute Romain Clerc en soulignant lʼimportance dʼune connaissance mutuelle entre les agents et la population. La démarche débutée lundi permet justement ce renforcement du « lien social » qui est essentiel aux yeux de son collègue gendarme, Julien Fivaz.

Une rencontre par village

Pour lʼinstant, aucune date, ni lieu, pour le prochain « café avec un agent » nʼa été précisé par le Conseil communal et la sécurité de proximité, mais la volonté des autorités est de proposer une rencontre dans chaque village de la commune.

Nous ferons un point de situation après cette première expérience,

précise Benoît Simon-Vermot. En effet, même si Romain Clerc et Julien Fivaz estiment que cette « matinée test » sʼest bien déroulée, ils notent les profils similaires des citoyens venus ce lundi matin, soit plutôt des personnes retraitées. Ainsi, peut-être que les lieux ou les horaires de ces rencontres seront adaptés, comme un décalage en fin de journée, pour toucher dʼautres profils.

Et pourquoi pas faire un stand devant la Migros,

lance le sergent-chef Romain Clerc qui réitère le bien-fondé de renforcer le dialogue entre les habitants et les services de lʼordre.

Car nous travaillons au contact et avec la population,

précise-t-il. Les futurs lieux et dates de ces rencontres seront communiqués sur le site internet de la commune. Lʼaffaire est à suivre pour partager un café avec les agents de la sécurité de proximité et de la gendarmerie durant les prochains mois.

Gabriel Risold