Swiss Canyon Trail
La pluie se tait, les Vallonniers font parler la poudre !
La 29e édition du Swiss Canyon Trail a vécu trois jours de contre-la-montre avec la météo du 7 au 9 juin. Annoncée dès le vendredi soir pour le Défi Jeunesse, la pluie a sagement attendu le samedi soir, dans la nuit, pour enfin donner raison aux experts des prévisions qui se sont largement (et heureusement) trompés.
Toda Mas en démonstration, Virgilio confirme
C’est dans une atmosphère orageuse mais sèche que le Catalan de Couvet, Aleix Toda Mas, a réalisé la grosse performance du week-end.
Le spécialiste de trail s’est longtemps mêlé à la bagarre pour la victoire finale dans la catégorie reine des 111 kilomètres. Il a finalement été battu par le Portugais Miguel Arsenio pour trois minutes et cinquante secondes. Le coureur ibérique a battu le record du parcours grâce à son temps de 10 h 24. Chez les dames, c’est la Canadienne Marianne Hogan qui a été la plus rapide à en terminer (12 h 25). Là encore, une Vallonnière a joué « tout devant ». Vainqueure en 2023, Audrey Virgilio est descendue de deux marches mais elle a réussi à rester sur le podium. Elle finit troisième en 13 h 13. Espérons qu’elle n’est pas superstitieuse…
16 km : De Marzo meilleure femme, Vaucher top 10
Des régionaux ont également brillé sur les autres distances au programme. On peut rapidement évoquer Grégoire Fatton (4e, 81 km), Tiphaine Huguenin (7e, 81 km) ou encore Jo Jeanneret (4e, 51 km).
Le nouveau parcours des 16 kilomètres a rencontré un franc succès. Il a été la deuxième distance la plus courue du week-end avec près de 570 participants. Seules les 31 bornes font mieux avec quelque 620 concurrents. Une fois encore, les représentants du Vallon se sont approprié cette course à travers notamment la victoire d’Amélie De Marzo chez les féminines (1 h 28). Comme promis lors de l’article de présentation du parcours dans le Courrier, j’ai couru sur cette distance, décrochant une satisfaisante 10e place (1 h 22). Comme une poignée d’autres coureurs, je portais un t-shirt élaboré par SOS Chats Noiraigue, sensibilisant à la cause animale.
Avec Frédéric Mairy dans le sas de départ
La promesse des organisateurs était de proposer un condensé de trail. La promesse a-t-elle été tenue ? Oui et définitivement oui ! Dans cette ambiance orageuse, avec la pluie qui jouait avec nos nerfs (tombera, tombera pas ?), j’ai vraiment senti l’ambiance trail sur ce parcours. Ce ne sont pas les 600 mètres de dénivelé qui diront le contraire ni le conseiller d’État Frédéric Mairy, rencontré quelques instants avant le « lâcher des fauves ». Soulignons son chrono de 1 h 55, le gratifiant d’une 149e position au scratch et d’une 12e place dans sa catégorie. Après avoir lui aussi fait une reconnaissance du parcours durant la semaine, l’homme d’État m’avouait craindre un peu certains tronçons particulièrement boueux. Et il avait raison. Après avoir piqué un sprint pour arriver sur la ligne de départ, l’historique président Patrick Christinat a donné quelques consignes de course avant le « coup de feu ».
Pierre-Alain Rohrer, ce fringant sexagénaire
« Vous verrez, il y a certains secteurs qui sont un peu moins praticables que d’autres. Du coup, nous avons rallongé le parcours de 750 mètres. Nous voulons allonger au maximum le peloton avant d’arriver dans la montée. » Bien reçu et merci pour le supplément ! Pour être complet, mentionnons les 250 enfants qui ont pris part aux courses du vendredi soir, dont beaucoup de Vallonniers. Évoquons aussi la belle marque de Pierre-Alain Rohrer qui a terminé la trace des 51 kilomètres en un quart de jour (6 h 15, 101e position), fort de ses 61 ans (premier de sa catégorie). Il y aurait encore tant à dire mais j’arrive à la limite du papier disponible.
Le Swiss Canyon Trail arrive lui aussi vers une forme de limite. Comme le soulignait Patrick Christinat dans ArcInfo, la barre des 3100 inscriptions a été approchée (un record) et il devient difficile de faire encore plus grand avec un fonctionnement basé sur le bénévolat. Et l’édition anniversaire de 2025 (30 ans) risque d’augmenter encore un peu plus la popularité de l’épreuve…
Kevin Vaucher