Team Espina : janvier – avril 2023
Tout ne se passe pas toujours comme prévu !
Destination 2024 ! Flore Espina est une cavalière vallonnière expatriée en Espagne. Elle vise une participation aux Jeux paralympiques de Paris en 2024. En janvier 2022, nous avons dressé son portrait en revenant notamment sur l’accident qui lui a coûté sa jambe gauche à l’âge de 21 ans. Son rêve olympique, elle l’a gardé intact ! La jeune femme (36 ans) vous livre régulièrement de ses nouvelles vers l’accomplissement de son but qu’elle cherche à atteindre au côté de sa monture Dartañan de Fangar. Alors, une Vallonnière aux JO de Paris, vous y croyez ? Nous on y croit !
Salut le Vallon ! ça fait un petit moment que je ne vous avais pas donné de nouvelles directement. C’était convenu ainsi avec le Courrier car je préparais mon premier grand rendez-vous qualificatif en vue des Jeux de Paris. Je me suis donc rendue au plus grand concours de paradressage dans le monde. Celui qui a lieu en Belgique à la fin du mois d’avril. On n’a pas choisi la facilité car les 20 meilleurs binômes de ma catégorie étaient présents. En général, nous sommes quatre fois moins dans un concours plus modeste. Mais que serait la vie sans grands défis ?
Un mauvais 1er jour
Alors, je vais vous le dire tout de suite, tout ne s’est pas très bien passé. On pourrait même dire que tout ce qui pouvait aller mal est allé mal. Les trois jours de voyage en camion pour rejoindre la Belgique s’étaient passablement bien déroulés mais mes nerfs et mon inexpérience m’ont joué des tours le premier jour. J’ai donc très mal monté mon cheval Dartañan. À ma décharge, j’ai attendu un long moment que les 5 juges internationaux sonnent la cloche pour me donner le feu vert. Ils ont longuement parlementé avec la concurrente précédente.
On s’est un peu déconcentré et on s’est loupé. C’est comme ça !
Il a manqué 4.5 points
Heureusement, le deuxième jour s’est mieux passé pour nous mais il nous a manqué 4.5 points pour atteindre la « qualif ». Après tous ces efforts et toute cette logistique pour venir à ce concours, c’était très dur à accepter. Le temps était pourri aussi, il a plu tout le week-end et il faisait froid. Bref, il faut se dire que nous avons commencé par le plus difficile et que ça ne peut qu’aller mieux lors de la prochaine compétition. C’était quand même une bonne expérience et il fallait essayer de concourir dans ce prestigieux concours. Je ne regrette pas mon choix, j’ai appris à gérer tous les éléments perturbateurs qui peuvent venir s’ajouter à l’aspect sportif d’un grand rendez-vous.
Ma prothèse s’est cassée
Allez, je vais aussi vous parler de quelque chose d’un peu fou qui m’est arrivé. Ma prothèse s’est cassée au niveau de la cheville le premier jour sur place.
J’ai donc littéralement traîné la patte durant l’intégralité du concours. C’est vraiment la loi de Murphy. Je plaisante mais les conditions étaient vraiment difficiles avec beaucoup d’éléments nouveaux sur l’hippodrome comme les sulkys (voitures hippomobiles à deux roues utilisées pour le trot attelé). Les chevaux en avaient peur et une cavalière s’est cassé les deux jambes en chutant de sa monture. Voilà pour l’ambiance.
Maintenant, place à Madrid
Bref, maintenant on laisse cette aventure dernière nous et on pense à la suivante. Cela se passera du côté de Madrid. Je vais courir les 12, 13 et 14 mai dans un concours qui compte aussi pour les qualifications olympiques ainsi que pour le championnat d’Europe 2023 qui aura lieu au mois de septembre. Je vais laisser les peurs derrière moi et je vais faire de mon mieux. C’est tout ce que je peux promettre à mes sponsors ainsi qu’à ceux que je n’ai pas envie de décevoir. Je savais que le chemin serait long et je m’y suis préparée. Alors à bientôt, pour une nouvelle étape de cette folle aventure vers l’Olympe !
Flore Espina