Théâtre
Elles lavent leur linge sale en public!
Vendredi soir, la salle Fleurisia s’est transformée en théâtre le temps d’une soirée. La Compagnie de la Marelle a fait une halte à Fleurier avec l’envie de mettre sur la table, ou sur scène, des sujets de société. Avec la pièce «Silence, on frappe!», ce sont les violences domestiques qui étaient au cœur des échanges fortement teintés d’humour. Une succulente musique italienne pour planter le décor, une laverie de quartier et trois femmes sur scène pour donner corps à la thématique. La soirée s’annonçait bien! ça s’est confirmé par la suite, elles ont frappé fort!
Dans cette pièce de Jean Naguel, mise en scène par Jean Chollet, les trois actrices ont endossé trois rôles bien différents pour servir le sujet des violences domestiques. Il y avait Lucia (Nathalie Pfeiffer) dans la peau d’une «mama à l’ancienne», à l’accent chantant. De par son âge, c’est elle qui jouait le rôle de femme de référence par rapport aux deux autres personnages, plus jeunes. À savoir Chléo (Anna Krenger) et Élodie (Giliane Bussy). La première est candide et amoureuse. Elle aurait tendance à tout pardonner à son homme par amour. La seconde est nouvelle dans le quartier, jeune et sans réel repère dans sa vie, elle entre dans le costume de la femme fragilisée par sa situation personnelle et professionnelle.
L’humour, un excellent vecteur
à travers sept scènes de la vie quotidienne, les trois actrices s’attaquent à différents thèmes liés aux femmes. Par exemple, le fait de s’habiller de façon légère et provocante. C’est parfois avancé comme explication (dans le sens circonstance atténuante) par des harceleurs. Avec la fameuse phrase: «Elle l’a bien cherché.» C’est grâce à l’humour et à un environnement populaire (une laverie) que les messages importants parviennent à être envoyés directement aux spectateurs. La laverie est apparemment un lieu idéal pour «laver son linge sale» en public ! Et ça passe toujours mieux par l’humour, tout en faisant réfléchir au bout du compte.
Salle comble, mission accomplie
La compagnie de la Marelle s’est donné cette mission d’utilité publique, sur des sujets de société, depuis 40 ans. Raison pour laquelle des partenaires comme l’EREN (église réformée évangélique du canton de Neuchâtel) lui accordent leur confiance et la soutiennent.Cette compagnie est actuellement en tournée à travers toute la Suisse romande. Celle-ci a commencé le 7 octobre dernier et elle prendra fin le 3 décembre à Vich (VD). À Fleurier, le succès a été total! Les quelque 110 places prévues par les organisateurs ont toutes été « chauffées » le temps du spectacle. «Manifestement, ça marche de faire de la pub dans le Courrier du Val-de-Travers», a confié David Allisson (EREN) devant le succès de l’événement. Silence, on frappe!
Kevin Vaucher