Tir
Tireurs ni ensablés ni rouillés
La Fête fédérale de tir décentralisée dans toute la Suisse a connu un week-end faste du côté des Verrières. Alors que les résultats auraient pu être négativement influencés par la météo et par un entraînement ralenti par la pandémie, il n’en a rien été. La trentaine de tireurs – dont trois tireuses – ont été plus forts que les orages, que le taux d’humidité élevé ainsi que l’air poussiéreux et sableux. Chacun a décroché sa médaille fédérale et six maîtrises sont même tombées. Beau tir groupé !
Je suis un président heureux et fier de mes membres !
C’est par ces mots que Jean-Bernard Wieland résumait les deux jours intenses vécus par la société de tir « La Verrisanne » à quelques heures de ranger les armes.
On attend encore un tireur qui rentre de son école de recrue et tout le monde aura passé.
Ouf, le président va enfin pouvoir respirer. Il faut dire que les défis structurels et logistiques ne manquaient pas afin d’organiser dans de bonnes conditions le premier tir fédéral décentralisé de l’histoire. Avec quatre cibles à 300 mètres et autant à 25 mètres, la tâche était tout sauf aisée. Au final, tout s’est déroulé à la perfection dans une ambiance détendue.
Du mirage dans l’air
Même les orages de fin d’après-midi vendredi n’ont pas gâché la fête et ne sont pas venus à bout de la musique d’accordéon diffusée en boucle à l’entrée du stand. C’est ici, sous une grande tente dressée pour l’occasion qu’une grosse soixantaine de personnes sont venues profiter des grillades le samedi sur le coup de midi. Beau succès là aussi ! Au moment du bilan, Jean-Bernard Wieland était un brin émoussé
mais il gardait sa pêche et son habituel sourire. Ne venait-il pas de décrocher sa maîtrise fédérale lui aussi ? Une belle performance. D’autant plus qu’il a dû se démultiplier tout le week-end et que cela lui a coûté une bonne dose d’énergie.
C’est vrai que c’était sport,
souffle-t-il.
Mais tout le monde a été à la hauteur et je tiens à mettre en avant la qualité des résultats obtenus aux Verrières. Les six membres qui passaient leur maîtrise l’ont obtenue avec un meilleur score établi à 546 sur 600. C’est vraiment bien et ça aurait même pu être mieux encore si les conditions météo n’avaient pas été si délicates.
La faute non pas à la pluie, qui a été plutôt rare, mais à d’autres facteurs plus impactants.
C’était dingue, les coups tirés n’arrivaient pratiquement jamais à l’endroit visé. Avec l’humidité et cette atmosphère orageuse, il y avait en fait comme des mirages.
Cédric Zeller décroche la mention « excellent »
Il a donc fallu garder son calme et ses esprits.
Ce n’était pas idéal à gérer car on pensait être à tel endroit mais en fait on était décalé par rapport au centre de la cible. Et ce n’était pas évident de rectifier le tir avec cet air chargé de poussière et de sable.
Vous avez sans doute remarqué ces résidus indésirables s’amasser sur les vitres des voitures. Alors imaginez ce que cela peut donner au moment d’effectuer un tir précis à 300 mètres. Heureusement, le vent a eu la bonne idée de ne pas trop se manifester. Cela aurait pu compliquer autrement les choses puisqu’une bourrasque de 40 à 50 km/h peut entraîner une variation de trajectoire allant jusqu’à trente centimètres à cette distance.
Les munitions de 5.6 millimètres du Fass 90 sont particulièrement sensibles à ce genre de facteur extérieur.
Et le barème pour l’octroi des distinctions ne prend pas en compte les facteurs extérieurs évidemment. Seuls l’âge et le type d’arme utilisé comptent. Le Fass 57-03 a un système de visée plus sophistiqué que le Fass 90 et il est donc noté plus sévèrement par exemple.
Cela a son importance puisque plus le tireur augmente son score, plus il reçoit une compensation financière importante. Ce n’est pas Cédric Zeller et son score de sept sur sept, avec mention « excellent », qui vous dira le contraire.
Il va ainsi gagner la plus belle des médailles possibles.
Une troisième place cantonale
Le fonctionnement est simple :
En fait, chaque tireur peut participer à plusieurs types de tir (tir de groupe, tir de société,…) et plus il en réussit, plus il va recevoir une médaille prestigieuse.
La société « La Verrisanne » participe aussi au championnat de groupe cantonal et elle a obtenu la troisième place de ce classement. Les cinq tireurs du groupe des Verrières sont Jacques Loosli, Paméla Pétremand, Daniel Galster, Cédric Zeller et Anthony Zeller. Ils se sont qualifiés pour le premier tour des finales suisses. Un autre motif de satisfaction vient des jeunes tireurs de la société. Baptiste Hotz, Nils Racheter et Yanis Bellenot ont tous décrochés au moins trois réussites et ils toucheront leur médaille comme les autres.
C’est magnifique de voir la relève à pareil niveau. J’en ai eu les poils dressés, il faut bien le dire. Nos trois femmes ont également superbement tiré.
Mélanie Renaud, Paméla Pétremand et Mégane Verdon se sont distinguées et seront récompensées en octobre à Lucerne lors de la remise officielle des distinctions. Si Jean-Bernard Wieland et le responsable des tirs à 25 mètres Ueli Gerber ont veillé à mettre chaque tireur dans les meilleures conditions pour réussir, tout a été fait dans les règles.
Jamais une once de soupçon de triche n’a entaché notre stand et c’est une fierté de plus !
L’habileté des rois et reines des cibles des Verrières suffit largement. Et ça, ce n’est pas de la poudre aux yeux !
Kevin Vaucher