Tour du Monde
Une semaine au Salvador
Deux anciens Vallonniers et amis, Fabienne Pétremand de Fleurier et Pierre Antoniotti de Saint-Sulpice, ont décidé de faire un projet en commun et hors du commun : celui de voyager, toujours plus loin, toujours plus longtemps. Cʼest le 4 novembre dernier quʼils ont décollé de Genève pour atteindre le nord du Mexique. Un premier souhait collectif : celui de descendre toute lʼAmérique latine jusquʼen Patagonie pour ensuite regagner lʼEurope et le Portugal afin de réaliser le trajet ferroviaire le plus long au monde : Porto-Hô Chi Minh. Dans notre édition du 3 mars dernier, les deux amis nous ont fait découvrir le Guatemala. Cette semaine, cʼest au Salvador quʼils racontent la suite de leur voyage !
De nos premiers mois de voyage, nous avons retenu que les pigeons chérissent les cathédrales et le vent les volcans. Et le Salvador est à lʼinstar de ses voisins. Les gens retiennent de ce pays son insécurité et, pourtant, ce petit territoire dʼAmérique centrale regorge de trésors cachés. Nous y sommes restés une semaine, en transit pour le Nicaragua, et nʼavons pas regretté cette halte.
Nous commençons par visiter Santa Ana, une petite ville à la bonne réputation. Dès nos premiers pas au centre-ville, les gens nous cherchent du regard et nous distribuons des bonjours à tout va. Ça fonctionne, toutes et tous semblent ravis. Nous déambulons au hasard dans les rues avant de nous attarder dans le parc central. Nous contemplons la magnifique cathédrale de Nuestra Señora où des bataillons de pigeons décollent du parvis pour se poser sur les blocs de pierre centenaires de lʼédifice religieux.
Durant nos trois jours sur place, nous prenons des bus locaux afin de découvrir la région. Tout dʼabord les sites archéologiques de Tazumal et Casa Blanca, ultimes chances de découvrir la culture maya sur le continent. Puis nous nous lançons à lʼassaut du volcan Santa Ana et de son cratère, qui abrite un lac dʼeau couleur azur en son fond. Pour y arriver, nous nous engageons le long de sentiers bordés dʼagaves au milieu dʼun panorama époustouflant. Le vent se lève et les vapeurs de souffre sont fortes mais nous ne regrettons pas le déplacement.
La capitale, elle, a mauvaise réputation et personne ne dira le contraire. Nous sortons la journée et nous réfugions dès la nuit tombée sur la terrasse de notre hôtel, véritable havre de paix au milieu de cette jungle urbaine. Nous découvrons néanmoins un centre-ville agréable avec ses rues commerçantes, ses églises et son parc Libertad où musiciens danseurs se produisent.
Non loin de là, une curiosité et non des moindres : lʼéglise El Rosario bâtie en 1964 par lʼarchitecte Rubén Martínez. Dépourvue du moindre pilier, le spectacle devient féerique lorsque son immense voûte prend des teintes arc-en-ciel grâce aux nombreux vitraux qui filtrent la lumière du soleil.
Il nous faut également préparer notre arrivée au Nicaragua. Test PCR oblige, nous nous payons le luxe de nous faire grailler le nez directement à notre hôtel. On reçoit les résultats trop vite, on prévient le médecin qui, le lendemain, nous remet en main propre nos résultats partiellement falsifiés sur le trottoir qui borde la clinique.
Nous quittons ce pays mystérieux, qui mérite davantage quʼune poignée de touristes aventuriers. Nous y avons découvert des paysages surprenants et une population curieuse et avide de faire découvrir son pays.
Pierre et Fabienne