Tour du Monde
Tous les goûts sont dans la nature
Deux anciens Vallonniers et amis, Fabienne Pétremand de Fleurier et Pierre Antoniotti de Saint-Sulpice, ont décidé de faire un projet en commun et hors du commun : celui de voyager, toujours plus loin, toujours plus longtemps. Cʼest le 4 novembre dernier quʼils ont décollé de Genève pour atteindre le nord du Mexique. Un premier souhait collectif : celui de descendre toute lʼAmérique latine jusquʼen Patagonie pour ensuite regagner lʼEurope et le Portugal afin de réaliser le trajet ferroviaire le plus long au monde : Porto-Hô Chi Minh. Dans notre édition du 1er septembre, les deux amis nous ont fait voyager en Colombie. Cette semaine, cʼest au Pérou quʼils racontent la suite de leur voyage !
Le Pérou offre une diversité de paysages et d’écosystèmes impressionnante. Des sommets enneigés à une oasis perdue entre les dunes de sable, en passant par la zone côtière de l’océan Pacifique, tous les goûts sont dans la nature.
Huaraz
La petite ville d’Huaraz est perchée à 3080 mètres d’altitude et est le point de départ vers de nombreuses randonnées. Le premier jour, nous partons à la découverte de la Laguna 69. La marche dure à peine trois heures mais il faudra gravir 700 mètres de dénivelé à plus de 4000 m d’altitude. La tâche ne s’avère pas si facile que ça et le guide nous a déjà avertis : celles et ceux qui souffriront du « mal des montagnes » devront rebrousser chemin.
Nous débutons notre marche le long d’un chemin tranquille où nous avons tout le loisir d’admirer les montagnes. Puis, après une petite heure de marche, nous entamons la montée en pente douce, zigzaguons le long d’un petit sentier qui, parfois, se transforme en escalier de pierres. Nous passons ensuite par deux autres lagunes et prenons en photo les teintes spectaculaires de l’eau qui contrastent merveilleusement bien avec le reste du paysage. La dernière demi-heure est un véritable calvaire mais nous atteignons finalement la Laguna 69 qui culmine à 4600 mètres d’altitude. La vue est féerique. Les montagnes de sable noir font ressortir la couleur cristalline de la lagune ainsi que les sommets enneigés. On a rarement vu la nature si belle !
Le lendemain, nous partons en direction du glacier Pastorouri. Le bus nous lâche à 40 minutes de marche du glacier, le long du chemin tristement appelé « Route du changement climatique ». En effet, il y a quelques années, le glacier descendait encore jusqu’à notre point de départ mais, tragédie du réchauffement climatique, il a déjà reculé d’un kilomètre et devrait disparaître d’ici 10 à 15 ans. Nous terminons la montée sous le vent froid et avec quelques difficultés respiratoires. Il faut dire que nous sommes à 5200 mètres d’altitude et notre corps n’y est pas accoutumé.
Ica
Nous commençons par la visite du quartier de Cachiche et de son parc des sorcières. Ce village, collé maintenant à la ville d’Ica, s’est développé durant l’inquisition espagnole par l’arrivée massive de sorcières qui fuyaient l’oppression catholique. Ce lieu est encore fortement empreint de sorcellerie et on y trouve divers types de guérisseurs à chaque coin de rue. Non loin du parc se trouve le fameux palmier à sept têtes. La légende veut qu’une sorcière extrêmement puissante ait annoncé la destruction de la ville d’Ica le jour où la septième tête viendrait à pousser. Depuis, au premier signe de vie, celle-ci est systématiquement coupée.
À la périphérie de la ville se trouve la magnifique oasis de Huacachina. Le village qui l’entoure est très touristique mais nous décidons de réserver un tour à travers le désert jusqu’au coucher du soleil. Nous terminons la journée en contemplant les dunes s’éteindre les unes après les autres à travers les nuances bleues et orangées du ciel. Saisissant !
Pierre et Fabienne