Tourisme
Une réunion pour réfléchir sur la notion de durabilité
Jeudi dernier, Destination Val-de-Travers a organisé le premier Swisstainable Destination Meet & Greet de l’Arc jurassien avec le soutien de la Fédération suisse du tourisme et de Suisse Tourisme. Aux Mines de la Presta, les différents acteurs du tourisme vallonnier se sont réunis pour débattre de tourisme durable et sa communication. Le Courrier du Val-de-Travers hebdo a pu assister à ces échanges.
Être acteur de la durabilité et le faire savoir, tel fut le thème de la réunion Swisstainable Meet & Greet, soit « rencontrer et saluer » en bon français, réunissant de nombreux membres des réseaux de Destination Val-de-Travers (DVdT), l’association touristique régionale, jeudi dernier, aux Mines d’asphalte. L’événement, une première dans l’Arc jurassien, a le soutien organisationnel de la Fédération suisse du tourisme (FST) et de Suisse Tourisme et a mis ainsi la durabilité au centre, Swisstainable étant leur programme de tourisme durable et responsable. « Une bonne vingtaine de nos partenaires ont répondu présent », note Laure Von Wyss, membre de la direction de Goût & Région et de l’équipe marketing de DVdT. Le concept de ces rencontres proposé par la FST, qui a déjà vécu plusieurs éditions dans diverses régions en Suisse alémanique, est relativement nouveau en Suisse romande, où l’initiative vallonnière est la troisième.
L’objectif est de permettre l’échange entre tous les acteurs touristiques d’une région. Responsable durabilité au sein de la FST, Romy Bacher explique que son organisme offre son expertise et que le format et la mise en place des rencontres se font selon les responsables et les spécificités de la région. Ainsi, la séance aura deux temps : une partie informelle où chacun pourra échanger et un second temps où les différents réseaux de DVdT réfléchiront aux manières de communiquer sur la durabilité du tourisme vallonnier. « Aujourd’hui, avant tout il s’agit de montrer et d’expliciter ce que nous faisons déjà de bien », avance Laure Von Wyss, en ajoutant que des idées pour persévérer dans cette optique peuvent naître aussi de ces réflexions. Elle indique aussi que de nombreux prestataires touristiques agissent déjà dans celle-ci, étant certifiés Swisstainable, de niveau 1 ou 2.
Futur label Swisstainable ?
La thématique de la durabilité n’est pas un hasard, car Destination Val-de-Travers est actuellement en lice pour tenter d’obtenir une labellisation « Destination Swisstainable », soit destination durable, auprès de Suisse Tourisme et de la FST. « Actuellement, seules cinq destinations sont certifiées », relève Romy Bacher, ajoutant que toutes sont suisse alémaniques. Val-de-Travers pourrait ainsi devenir la première à obtenir ce label en Suisse romande. Un titre pour un « tourisme doux », comme le qualifie Laure Von Wyss, qui réjouirait Destination Val-de-Travers et qui serait une véritable carte de visite.
Lors d’une rapide présentation, Romy Bacher expose aux participants les aspects pointus de la notion durabilité, ciblée par la FST dans trois thèmes, environnement, société et économie, et d’évoquer que le client possède désormais des exigences élevées en la matière. En quelques principes, être concret, relever l’essentiel, créer un « storytelling » (ndlr : raconter une histoire), la responsable durabilité de la FST indique aux prestataires de DVdT les bases pour communiquer efficacement sur la durabilité de leur proposition touristique. Également, elle rappelle que plusieurs outils sont à leur disposition sur le site de la fédération, afin de répondre à leurs préoccupations.
Acteurs en réflexion
Réunis selon leurs réseaux propres, mobilité, restauration, hébergement, culture, loisirs et absinthe, les membres de DVdT ont ensuite cogité durant presque deux heures sur comment créer ces histoires, fictives ou réelles, pour démontrer la durabilité du tourisme au Val-de-Travers. Autour de chaque table, l’émulation est riche, mais souvent, le concept de durabilité se confond dans d’autres, tels que tradition, qualité des services, ou encore de proximité. Visiblement, la durabilité est une notion parfois insaisissable dans sa globalité.
Finalement, chaque réseau a exposé ses petits récits, allant de l’absinthe qui ensorcelle une étrangère qui en deviendra la première distillatrice légale, à la volonté d’un passionné souhaitant réhabiliter le patrimoine pour reconnecter une population à son histoire, en passant par une rénovation d’auberge prônant le tout local ou une station de La Robella soucieuse de son impact écologique. Toutefois, au-delà de ces histoires, probablement que l’essentiel était ailleurs. Dans ce « rencontrer et saluer », il s’agissait d’expliciter la notion de tourisme durable et de permettre aux acteurs touristiques du Val-de-Travers d’y réfléchir en commun.
Gabriel Risold