Tous azimuts
La princesse et le prolo…
Parfois, nous oublions que l’écrivain n’est jamais tout à fait son œuvre, à part quelques rares cas comme Bukowski, authentique ivrogne, ou Matzneff, vrai prédateur. Zola, voix du peuple, se lovait dans le faste de la réussite. Maoïste, Sartre ne reniait aucun des plaisirs mondains de Saint-Germain-des-Prés…
Alors, quand Paris-Match révèle que Nicolas Mathieu, Goncourt 2018 et plume de la France désindustrialisée, des prolos et petites gens, sort avec Charlotte de Monaco, la boussole du monde des lettres françaises perd le nord… Tous les canards de l’Hexagone titrent sur le sujet : embourgeoisement, transfuge de classe, trahison… Tout cela pour une idylle amoureuse !
Preuve qu’en France, l’écrivain demeure ce repère de conscience morale et politique et son classement est toujours binaire gauche/droite, progressiste/réactionnaire, républicain/monarchiste.
Mais s’éprendre d’une personne externe à son milieu, est-ce trahir les siens ? Sans ce schéma, point de conte n’existe, ni de Cendrillon, de Belle et Clochard, ou d’Aristochats… Alors laissons la paix à ceux qui se bécotent en terrasse.
Rabov