Un avenir qui s’imprime en couleurs
Un mur abattu, un pont en bois qui apparaît, des bruits de travaux répétés et une énorme grue qui fait entrer et sortir de grosses machines. Mais qu’est-ce qu’ils font au Courrier, ils déménagent ou quoi ? Cette agitation inhabituelle autour du bâtiment de la Place-d’Armes 15 a suscité quelques interrogations légitimes. Pas de panique, nous ne déménageons pas. L’inverse serait même plus juste ! Suivez-nous à l’intérieur et on vous explique tout…
Un beau cadeau que s’offre l’Imprimerie Montandon pour ses 170 ans
Commençons d’abord par vous expliquer une chose que certains ignorent peut-être. Le Courrier du Val-de-Travers hebdo est imprimé directement dans les mêmes murs que sa rédaction, à la rue de la Place-d’Armes 15 à Fleurier. En plus d’autres services proposés habituellement par une imprimerie standard, l’Imprimerie Montandon encre chaque semaine 7250 exemplaires du Courrier. Une histoire commune qui a commencé en 1854, soit 170 ans plus tôt.
Un signal fort envoyé aux lecteurs
Forcément, les techniques évoluent, les journalistes changent et les générations de Montandon se succèdent à la tête de l’entreprise familiale. Seule la même volonté de faire vivre le Vallon demeure inchangée depuis tout ce temps. Mais voilà, le matériel vieillit et il faut parfois aussi songer à le remplacer. Ces dernières semaines, l’Imprimerie Montandon a donc décidé de se séparer d’une vieille presse ainsi que d’une plieuse de 1985. Deux machines que le couple Duilio et Isabelle Rota, ainsi que leur fille Carole, ont choisi de remplacer. En faisant le choix d’assumer deux gros investissements, ils envoient un signal très fort aux lecteurs du Courrier du Val-de-Travers hebdo.
Deux « nouvelles » machines
« Ces changements ont nécessité quelques adaptations temporaires. Nous avons dû stopper l’impression au Vallon durant un certain temps. Le journal était toujours imprimé dans la région, à Sainte-Croix. Mais nous tenions à revenir à du ‹ fait maison ›. Et tout est (re)fait chez nous depuis le 2 mai 2024 », savoure le directeur Duilio Rota. Depuis cette date, le Courrier sort de la nouvelle presse et il est plié avec la nouvelle plieuse. Si cette dernière est neuve, il a fallu se montrer un peu plus patient pour ce qui est de la presse…
« Le prix d’une nouvelle machine de ce type est d’environ 550’000 francs. C’était un coût insupportable pour nous. Nous avons donc jeté un œil sur le marché de l’occasion et nous avons fini par trouver une presse assez récente qui avait l’avantage d’avoir très peu d’heures d’impression à son actif (donc potentiellement peu d’usure). »
Bloc de 8 tonnes à manœuvrer
Plus moderne, plus rapide et même dotée d’une technique avancée, la nouvelle « bête » a déjà été domptée par notre conducteur de machine Benoît. « Il a suivi une petite formation et il avait l’avantage de connaître ce système d’impression. C’était donc une transition rapide », sourit le directeur. À quelques mois de la retraite, il ne s’attendait probablement pas à vivre pareil chambardement. Car les grands moyens ont été nécessaires pour faire entrer la nouvelle presse. « Les anciennes machines ainsi que la nouvelle plieuse ont pu être passées par une porte-fenêtre existante mais pas la nouvelle presse. Elle est constituée d’un seul bloc de 8 tonnes alors que l’ancienne formait deux blocs de 4 tonnes chacun. C’était donc plus problématique en termes de manutention. »
La vie en rose et l’avenir en couleurs
L’abattage d’un mur, situé à l’arrière du bâtiment, a été nécessaire. Un pont en bois a ensuite été construit et c’est une grosse « grue à bras » qui est venue déposer la presse jusqu’à son nouvel emplacement. « Il a notamment fallu s’assurer auprès d’ingénieurs que le sol était assez résistant pour supporter tout ce poids », expose Carole, qui incarne le futur de l’entreprise. D’autres frais annexes se sont ajoutés comme la déviation des tuyaux de chauffage qui passaient par le mur abattu, les raccordements électriques et les travaux de maçonnerie. « Tout est en place aujourd’hui. » Nous voilà suffisamment bien équipés pour voir la vie en rose et pour imprimer l’avenir et la vie du Vallon en couleurs. Plus que jamais, c’est au Courrier et à l’Imprimerie Montandon que ça se passe…
Kevin Vaucher