Samedi 4 septembre, une nuée de Vallonniers se pressent devant la petite cantine installée devant la Migros de Fleurier. Habitués à briser la glace, pas étonnant que la dizaine de membres du Club de Patinage artistique du Val-de-Travers fasse carton plein. La secrétaire du club Caroline Schmidt et la présidente Kathleen Otz mènent l’opération du jour « vente de pâtisseries » avec le sourire. Le sourire de celles qui retrouvent enfin le terrain et le contact avec la population. Mais derrière la bonne humeur de circonstance se presse un puissant arrière-goût d’inquiétudes et d’interrogations. Voilà bientôt deux ans que le CPA ne peut plus compter sur une seule recette issue d’événement ou de manifestation. Un état de fait pour le moins problématique pour cette organisation d’une petite quarantaine de membres qui vit pour moitié de ce type de financement.

20’000 francs pour éviter la chute

L’autre grosse partie de notre budget annuel provient des cotisations et il y a eu de la casse là-aussi,

explique Kathleen Otz.

Une partie de nos jeunes patineuses – le dernier garçon a quitté le club récemment – viennent de France voisine et c’était compliqué pour elles de venir s’entraîner ces derniers mois. Elles ont donc été passablement découragées à continuer.

Au final, c’est des cotisations en moins pour le CPA. Cette initiative d’urgence sur la place publique avait donc un double objectif : amasser quelques deniers contre une petite douceur et recréer du lien social.

Je ne sais pas si c’était par pur soutien ou parce que nos pâtisseries étaient excellentes mais cette initiative a vraiment bien fonctionné. Peut-être un peu des deux.

Ceux qui sont passés à côté cette fois-ci pourront se rattraper à la foire de Couvet en octobre, à la Coupe fleurisane le 8 janvier 2022 ainsi qu’au grand Gala du club mi-mars.

De cette façon, il s’agira de terminer la saison dans la meilleure santé financière possible.

Les cotisations nous permettent uniquement de payer les frais de glace qui ont récemment augmenté. Pour toutes les autres charges et la rémunération de nos moniteurs, nous devons trouver des apports par nous-mêmes,

détaille Caroline Schmidt.

Pour boucler les comptes plus ou moins à équilibre, il manque un bon 20’000 francs dans les caisses. Ça en fait des kilos de profiteroles à écouler ! Ou alors, il faudra susciter de nouvelles vocations. C’est notamment dans ce but que sont organisées gratuitement des séances « patin découvertes » les mardis 14 et 21 septembre (de 16 h 45 à 17 h 45) ainsi que les samedis 18 et 25 septembre (de 10 h 30 à 11 h 30). Enfants, débutants et même adultes seront chaudement accueillis par ces dames et ces demoiselles.

« Kathleen, tu arrêtes aussi ou tu continues ? »

Kathleen et Caroline sont sur tous les fronts pour sauver le club de patinage du Vallon et elles ne comptent pas leurs efforts pour relancer la vie sportive qui était coincée sur le mode ralenti.

Il ne faut pas baisser les bras. Les gens ont peut-être tendance à se replier sur eux-mêmes depuis qu’il y a cette pandémie. Nous pensons au contraire qu’il faut aller vers l’autre et partager des choses ensemble. Il y a aujourd’hui un manque d’engagement global mais nous luttons pour maintenir de la vie par chez nous.

La nouvelle présidente a pu s’apercevoir très concrètement de cet investissement personnel en veille :

Un soir, j’ai reçu un coup de téléphone et on m’a dit, Kathleen, tu seras l’unique membre du comité à l’avenir. Tu arrêtes aussi ou tu reprends les rênes ? Pour les enfants, j’ai choisi de ne pas renoncer. Nous allons sauver le club,

crie-t-elle vaillamment. Pour ceux qui souhaitent donner un coup de patin en ce sens (à cpavdt.secretariat@gmail.com), dons et sponsoring seront reçus par un flip, un lutz et peut-être même un axel.

Kevin Vaucher