Le jeu grandeur nature que la ludothèque du Val-de-Travers a décidé de lancer pour son quarantième anniversaire est simple. Il n’y a qu’une seule règle :

Cherchez la Fée Ludo et gagnez !

Tout le monde pourra y participer puisque c’est le Vallon tout entier qui fera office d’espace de jeu. Chacun aura les mêmes chances de gagner ! Pour espérer faire partie des vainqueurs, il faudra partir « en chasse ». Non pas une chasse à l’homme mais une chasse à fée.

Nous allons cacher une petite fée en bois, représentant le logo de l’association, dans différents commerces du Val-de-Travers. La première personne qui la découvrira devra l’apporter au commerçant et elle gagnera un jeu ou un abonnement à la ludothèque.

Mireille Jeanneret (active à la ludothèque depuis 40 ans), Marianne Seewer (depuis 33 ans), Maria Juvet (depuis 15 ans) et la petite vingtaine de bénévoles ont voulu marquer le coup en occupant le terrain sur la longueur. La « Fée Ludo » changera ainsi d’adresse à chaque fois qu’elle est découverte et elle passera au moins une fois dans chaque village.

Un parcours de jeux et d’énigmes en automne

La force de cette quête sera donc de commencer une nouvelle partie à échéance régulière. En plus de cette initiative haletante, d’autres surprises sont programmées.

Certaines choses sont encore en préparation mais on peut déjà dire qu’un quiz visuel sera proposé dès mars-avril à nos membres. Il s’agira de reconnaître un élément de différents jeux comme une carte, un dé ou un personnage. Ceux qui auront reconnu le plus d’éléments et qui auront donc le plus de bonnes réponses recevront des prix.

En automne, un « rallye nature » sera organisé dans les rues de Couvet avec des énigmes réparties sur plusieurs postes.

Des jeux de kermesse baliseront également le parcours pour dynamiser encore un peu plus cette journée.

Finalement, chaque enfant qui se rendra à la ludothèque durant la période hivernale 2022 recevra une boule de Noël qu’il pourra décorer. Ces boules seront ensuite peu à peu pendues dans les locaux de la rue du Collège 3. C’est là que les ludothécaires bénévoles ont pris leurs quartiers à Couvet après la fusion des communes du Val-de-Travers. En 2008, elles ont dû partir du vieux collège de Couvet où elles bénéficiaient d’une grande pièce pour leur activité. La raison est simple : le vieux collège est devenu le nouveau QG de l’administration communale cette année-là.

La commune nous a donc proposé de rénover l’ancien magasin des Services industriels pour nous y installer gratuitement.

Pendant les travaux, qui ont duré près de deux ans, l’équipe a été reléguée au nord de l’établissement, dans les anciens ateliers de ces mêmes Services industriels. Ça ressemblait un peu à un placard, c’était sombre et c’était petit mais de « ce placard » sont nées de grandes décisions.

72 heures de quarantaine pour les jeux

Nous avions acheté un vieil ordi et un programme spécial pour informatiser le système des prêts de la ludothèque. Les jeux ont été triés scrupuleusement. Le carton a été plastifié et nous les avons classifiés par âge pour pouvoir directement les ranger par catégorie dans notre nouveau repère. Nous avons aussi créé une nouvelle offre pour les 0 à 3 ans.

Le système d’abonnement encore en vigueur aujourd’hui a également vu le jour à cette époque. La cotisation annuelle est de 50 francs et comptez moitié moins pour six mois. Les bénévoles consacrent environ 900 heures chaque année pour répondre aux attentes de leurs membres. Les locaux sont ouverts le lundi et le jeudi de 17 h à 18 h 30 et il y a aussi tout un travail de gestion des jeux le reste du temps. Et la situation sanitaire n’a rien facilité :

Depuis qu’il y a le Covid, chaque jeu qui revient doit rester en quarantaine durant 72 heures. Personne n’y touche durant ce laps de temps avant qu’il ne soit réintroduit dans le circuit de prêt.

L’autre grosse tâche concerne les nouveaux jeux régulièrement achetés par la ludothèque. Pour donner un ordre d’idées, 170 nouvelles acquisitions ont été recensées en 2012 lors du 30e anniversaire par exemple. Et en moyenne, c’est une centaine chaque année grâce aux cotisations et aux dons. Et il y en a aujourd’hui plus de 1200 à disposition.

Un code-barres « comme à la Migros »

Mais avant de pouvoir en faire profiter les Vallonniers, chaque jeu doit être passé au crible.

Nous numérotons toutes les pièces (plus de 150 cartes dans certaines boîtes) et nous collons une liste avec le contenu de chaque jeu ainsi qu’un code-barres sur tous les emballages. C’est comme à la Migros,

rigolent de bon cœur les trois femmes.

En scannant ce code-barres, on sait immédiatement ce que l’on doit retrouver dans la boîte.

À la rue du Collège 3, tout est donc très bien organisé dans les spacieux locaux qu’elles occupent. Il y a une partie avec des jeux « milieux de vie » (petite cuisine, camion de pompier miniature…), des jeux de kermesse dans une salle et beaucoup, beaucoup, beaucoup de jeux de société partout ailleurs.

Durant le Covid, on a étoffé notre offre pour les ados et les adultes car un grand nombre de parents voulaient occuper leurs enfants durant le confinement. La plupart ont croché et les ludothèques surfent encore sur cette vague actuellement.

Pour d’autres, emprunter au lieu d’acheter est un geste devenu responsable qu’ils désirent partager avec leurs ados. On le voit, le partage est au cœur de cet univers du jeu. Il y a 40 ans déjà, la ludothèque du Val-de-Travers voyait le jour grâce au partage. La mise en commun de forces de l’école des parents et du groupe de théâtre des Mascarons avait donné l’élan nécessaire à sa création. Ces prochains mois, c’est notamment derrière la « Fée Ludo » que le partage se créera au Vallon.

Kevin Vaucher