Un rapide cortège pour célébrer les 150 ans de l’ACNG
Samedi, rendez-vous était pris avec les responsables de l’Association cantonale neuchâteloise de gymnastique (ACNG) à Noiraigue pour le coup d’envoi des festivités autour du 150e anniversaire de la société. C’est ici, à Noiraigue, que 162 délégués avaient trouvé un accord de principe pour créer cette entité cantonale le 31 mai 1874. Ce fut long à se faire à l’époque puisque l’idée a eu besoin de 12 années pleines avant de voir le jour. Les festivités furent beaucoup plus rapides samedi dernier…
Comme être à l’heure, c’est déjà être en retard, c’est avec un bon quart d’heure d’avance que le Courrier est arrivé à la gare de Noiraigue d’où partait le cortège qui ouvrait cet après-midi de fête. Mais à peine entré dans le parking que les trente bannières commençaient déjà à s’éloigner. La Batterie 14 en tête, suivie de l’ensemble musical Les Armourins et des bannières, le cortège s’en allait déjà avec un peu (beaucoup) d’avance dans les rues du village.
Les hommes et les femmes réunis en 2000
Il a donc fallu faire un peu de course, en guise de gym du jour, pour rattraper le défilé en route. Après cet échauffement imprévu, nous avons pu enchaîner avec une autre prestation de premier ordre : celle de Pierre-Henri Béguin. Le maître de cérémonie du jour est revenu sur l’histoire de l’ACNG dans un « seul en scène » qui a eu son petit succès. Il a notamment relevé que l’ACNG masculine avait été créée en 1874 mais que sa pendante féminine avait dû attendre 51 ans supplémentaires avant de voir le jour. Les deux entités finirent par s’unir en l’an 2000.
Vous vous demandez peut-être comment étaient structurées les sociétés de gym avant le rapprochement de 1874 ?
Des îles désertes sans pouvoir
Pierre-Henri Béguin a la réponse : « Elles étaient ni plus ni moins que des îles désertes qui fonctionnaient de façon totalement indépendante. Elles étaient donc toutes coupées les unes des autres. » Or, les halles de gym étaient inexistantes à l’époque. « On s’entraînait dans le verger du voisin et on rangeait le matériel dans le cabanon du copain du coin. » Et cette division des forces était un handicap certain au moment d’aller trouver les autorités politiques pour demander des infrastructures adaptées. C’est donc dans le but d’avoir un impact plus grand que l’idée d’une société cantonale a vu le jour en 1862.
Néraouis volontaires, Loclois réfractaires
Mais cette idée n’a pas enflammé les foules et notamment la société du Locle qui menait avec férocité le camp de ses opposants. Il a fallu attendre onze années de plus pour que le sujet revienne au galop sur le cheval d’arçon (ou sur la table si vous préférez). C’était à Fleurier. Les Loclois réfractaires et les autres adversaires à cette idée l’emportaient encore une fois. Mais certains continuaient à y croire fermement. C’était notamment le cas des gymnastes de Noiraigue qui invitent 162 délégués une année plus tard pour retenter le coup. Et un accord de principe fut enfin trouvé malgré le refus… du Locle. Cinq mois plus tard, les dispositions légales sont formulées à Neuchâtel et l’ACNG est officiellement créée.
Du parkour bientôt au Val-de-Travers
Et croyez-le ou non, c’est un Loclois qui en fut le premier président (Charles-Louis Huguenin). Prenant le contre-pied parfait, le conseiller communal Eric Sivignon a souligné que le Val-de-Travers avait toujours été un terrain très ouvert pour le développement et l’épanouissement des milieux sportifs et associatifs. « Les 500 ans de l’Abbaye de Môtiers et les 150 ans de la fanfare L’Espérance, fêtés en 2023, sont des traces tangibles de cet engagement. Aujourd’hui, les salles communales sont mises à disposition des sociétés de gym plus de 2700 heures par année.
Et demain, c’est un espace pour le parkour (activité consistant à franchir toutes sortes d’obstacles dans des environnements urbains ou naturels) qui sera créé au Val-de-Travers. Un emplacement a été réservé à cet effet. » Ce parkour rejoindra le parcours de Sarah Fuchs-Rota, nouvelle entrée en fonction au dicastère de la cohésion sociale, de la santé, de la culture et des sports.
Kevin Vaucher