Un temps d’ermite pour Lermite !
Dimanche, les évasions musicales ont mis en lumière et en musique la vie et l’œuvre de Jean-Pierre Schmid. Ce nom ne vous dit rien ? Peut-être que celui de Lermite vous est plus familier. C’est sous ce pseudonyme que ce Loclois d’origine a signé ses tableaux à partir de 1946. Cette année-là, Jean-Pierre s’installe dans une vieille ferme isolée de La Brévine, appelée l’Ermitage. Les habitants le surnomment alors Lermite. Dès son jeune âge, son talent pour le dessin sautait aux yeux. Une réalisation de sa main, composée alors qu’il n’avait que dix ans, a été projetée lors de ce moment à la Chapelle aux Concerts. Le public a réagi d’un « wouah » bluffé. Aussi doué fut-il, c’est uniquement lorsqu’il est arrivé dans la Sibérie de la Suisse qu’il s’est consacré pleinement à la peinture, avec la ferme intention de devenir professionnel. Mais les temps ont été durs.
Très durs. Pour survivre, l’homme créait notamment des décors de théâtre pour les sociétés locales. Plus original, il arrivait à faire ses courses chez les commerçants du coin en échange de tableaux. Après une première crise cardiaque à 33 ans, Lermite donna finalement son dernier coup de pinceau sur notre monde le 1er janvier 1977, à la veille de son 57e anniversaire, à la suite d’une nouvelle crise cardiaque. Il repose à La Chaux-du-Milieu. KVA