Un voyage entre France et Hongrie à la Chapelle aux Concerts de Couvet
Dimanche 17 mars prochain, à 17 h, les mélomanes auront le privilège d’entendre la flûtiste Delphine Grataloup, professeure au Conservatoire de Fleurier, invitée pour la première fois à se produire dans la saison des Évasions musicales. Elle sera accompagnée, dans cette promenade originale à travers les styles, par le pianiste neuchâtelois Emile Willemin, habitué de la scène de la chapelle où il a joué maintes fois en solo ou en musique de chambre.
Formée par Verena Bosshart et Jörg Lingenberg à la Haute École de musique de Lausanne, Delphine Grataloup y obtient, en 2013, un master de pédagogie instrumentale, suivi, en 2015, d’un second master spécialisé en musique contemporaine à la HEM de Bâle. Sa passion pour la musique d’aujourd’hui l’amène à voyager à travers la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne, la France, la Pologne et l’Italie pour des concerts et des enregistrements. Elle parfait sa formation musicale en participant à des masterclasses données par Eva Furrer, Sophie Cherrier, Emmanuel Pahud et Juliette Hurel et enrichit encore ses connaissances avec une formation en médecine des arts à la Clinique du musicien à Paris.
Les transcriptions sont au cœur de ce programme où les musiques sont créées, reprises, travaillées, transformées par les compositeurs eux-mêmes ou leurs successeurs, sans jamais perdre leur essence expressive initiale.
Le concert débutera avec le « Prélude à l’après-midi d’un faune » de Claude Debussy, œuvre pour orchestre emblématique composée entre 1892 et 1894 sur le poème éponyme de Stéphane Mallarmé, une ode à la nature et à la liberté où la musique devient elle-même poésie. La flûte, porteuse de la mélodie initiale, prolonge son chant dans cette transcription pour flûte et piano.
« Bilitis », également une transcription pour flûte traversière et piano des « Six épigraphes antiques » du même Debussy, s’inspire d’autres poèmes, cette fois de Pierre Louÿs. L’antiquité, la mythologie, l’expression de sentiments profonds et intimes colorent cette musique.
Francis Poulenc apporte une touche d’esprit et de légèreté avec sa célèbre « Sonate pour flûte et piano » qu’il a créée en 1957 avec le flûtiste Jean-Pierre Rampal. Les trois mouvements de cette œuvre brillante expriment chacun un sentiment distinct avec vivacité et douceur.
L’empreinte hongroise du programme rompt avec l’intériorité et l’impressionnisme de la musique de Debussy et la modernité de Poulenc. Béla Bartók nous ramène à la terre et aux souvenirs de la musique traditionnelle avec sa « Suite paysanne hongroise » transcrite pour flûte et piano par Paul Arma en 1956. Les « chants populaires tristes » et les « vieilles danses » de cette œuvre sont eux-mêmes des transcriptions d’enregistrements collectés par Bartók lors de son travail de sauvegarde du folklore d’Europe de l’Est. La « Sonatina » de Ferenc Farkas s’inscrit dans cette lignée de la musique traditionnelle hongroise tout en développant son propre sens expressif.
Un rendez-vous à ne pas manquer ! Les familles sont les bienvenues. Entrée libre, collecte, traditionnelle verrée ouverte à tous après le concert (voir annonce en page 5 de la version papier).
Comm.