L’annonce du Conseil communal de Val-de-Travers dans son communiqué du 5 mai de l’annulation de l’Abbaye de Fleurier venait entériner ce que beaucoup redoutaient. Une décision qui est le point de départ de la constitution de l’association ABY et de son idée : l’organisation d’une Abbaye virtuelle aux dates originellement prévues du 26 au 28 juin. L’événement en ligne a pour objectif d’offrir l’opportunité à la population de soutenir les associations et sociétés locales, sous la forme de consommations fictives.

Aider les acteurs de la vie sociale, la présidente de la nouvelle association, Vanessa Zanotti, propriétaire d’un commerce, y pense depuis quelque temps.

Depuis la mi-mars, je réfléchis à une manière d’aider ces associations sportives ou de musique, bref les sociétés qui font partie de notre vie locale,

explique-t-elle, en soulignant que son commerce ces derniers mois a « de la chance » et fonctionne bien.

Mais les autres, ceux qui n’ont pas d’activités, pas de rentrée d’argent ?

questionne Vanessa Zanotti, dans un cri du cœur. C’est cette réaction qui la pousse à partager ses idées avec ses proches et ses amis. L’annonce de l’annulation convainc Vanessa Zanotti, ainsi que quatre entrepreneuses et entrepreneurs du Val-de-Travers, Mélanie Renaud, Sandra Eggenschwiler, Diego Gaier et Miguel Dominguez, de créer une association bénévole ayant pour but la mise en place d’un événement virtuel pour récolter des dons pour différents acteurs régionaux, sociétés, associations, lieux de restauration.

Stands et consommations virtuels

Concrètement, cette Abbaye en ligne se déroulera du 26 au 28 juin et se présentera sous la forme d’une plateforme de e-commerce où chacune et chacun pourra « s’offrir » boissons et en-cas aux stands de son choix sur le site https://abbaye-de-Fleurier.ch. Néanmoins, ces consommations ne désaltéreront pas ni sustenteront puisqu’elles seront entièrement virtuelles.

Au lieu d’un simple appel aux dons, nous voulions trouver quelque chose de ludique, de facile, qui parle à tout le monde et qui respecte les règles sanitaires,

détaille Vanessa Zanotti, qui voit ce projet comme une impulsion à la solidarité. ABY s’est déjà approchée des sociétés qui tiennent habituellement un stand et une association a déjà « réservé » un emplacement virtuel.

Les futurs dons ne seront pas regroupés dans une cagnotte commune, mais iront de manière directe et spécifique aux sociétés choisies. L’habitué de l’Abbaye pourra ainsi apporter son soutien à son ou ses « stands » favoris. Les donations seront anonymes. ABY souligne qu’aucun don « n’est à minimiser ».

Chacun peut amener sa pierre à l’édifice,

image Vanessa Zanotti, qui insiste sur le rôle essentiel des associations et sociétés dans la vie locale.

Partenaires recherchés

Afin d’inciter la population à participer et aussi remercier les futurs donateurs, l’association a imaginé la création d’une tombola de plus Fr. 3000.- dont les prix seront en bons Val pour que les retombées de l’événement profitent à l’économie locale.

Toutefois, celle-ci dépendra de nos sponsors,

ajoute la présidente d’ABY. Ainsi, l’association bénévole recherche plusieurs partenaires pour assurer la réussite de l’événement. Le budget de cette Abbaye virtuelle, estimé à environ Fr. 10’000, se compose des frais de réalisation du site et de la plateforme internet et des frais administratifs.

Actuellement, ABY peut déjà compter sur le soutien de la commune de Val-de-Travers.

Le retour des autorités fut très positif. L’idée a plu,

commente Vanessa Zanotti, en précisant que l’association bénévole est totalement indépendante de la commune. Dans cette recherche de soutiens, la présidente d’ABY souligne le sérieux de l’association et les compétences de son comité.

L’idée qui nous anime c’est simplement d’aider, de faire le bien à notre échelon,

conclut Vanessa Zanotti, soucieuse de cette vie associative, si essentielle. Cette Abbaye virtuelle rencontrera-t-elle le succès ? Réponse dans un mois, mais quoi qu’il en soit, la démarche novatrice d’ABY constitue un bel élan de solidarité locale. Rien que cela mérite d’offrir une tournée virtuelle.

Gabriel Risold