Une ère nouvelle
Nous voici à l’aube d’une ère qui mériterait d’être nouvelle, et il n’en tient qu’à nous de procéder au changement : souhaitons-nous quelques modifications au sein de nos futures autorités cantonales, un statut le plus quo possible ou, au contraire, un grand coup de balai ? Je vous invite à quelques réflexions.
Tout d’abord, si vous saviez à quel point je regrette que chaque parti ne dispose pas d’une même somme pour faire campagne… Ensuite, il y a, comme qui dirait, l’embarras du choix… Heureusement, on nous aide en nous refilant nombre d’informations, dont une seule est constante (tenez-vous bien)…
…ils veulent tous le bien des chers et chères concitoyen(ne)s que nous sommes… Chacun à sa sauce, bien entendu… nous voilà bien avancés ! Et, en prime, deux blocs principaux : ne manque qu’un rideau de fer au milieu et tout serait parfait ! Et puis, il y a ces petites actions qui puent l’électoralisme à plein nez… Par exemple, le lancement d’une initiative visant à réduire l’impôt cantonal de 10%, ou quand un parti se glisse sur un terrain qu’il ne maîtrise pas, sans quoi il saurait que c’est totalement irréaliste : cela va certes dans le bon sens, la fiscalité neuchâteloise étant trop lourde, mais il faut de la mesure et du temps, faute de quoi l’État devra diminuer voire supprimer certaines subventions en cas de mise en place de cette malencontreuse largesse… Prudence donc, surtout que, depuis Ulysse, on sait que les sirènes chantent beaucoup mieux qu’elles ne travaillent… En passant, le slogan de ce parti me fait souci : penser grand, agir juste… Penser grand ne veut hélas pas dire penser juste : tout est dans la nuance…
Mais le pire, voyez-vous, c’est de lire que ce parti fait de la mobilité, au sens large du terme, l’un de ses chevaux de bataille : on croit rêver… L’actuel ministre des transports est de cette formation politique, et c’est à lui que nous devons la suppression, en semaine, de huit courses entre Les Verrières, Les Bayards et Fleurier (dix entre Saint-Sulpice et Fleurier), et de graves problèmes de liaisons le soir sur la même ligne, sans parler d’une desserte quasi inexistante de et pour Pontarlier : le tourisme, si précieux pour notre économie, est nié. À cela s’ajoutent des correspondances calamiteuses en gare de Neuchâtel… Mais, pour les trois autres régions du canton (le Haut, le Bas et le Val-de-Ruz), des efforts ont été consentis… rien pour le Val-de-Travers ! Des lignes de transports en commun, soumises aux mêmes critères que celles citées précédemment mais nettement moins performantes, ont vu leur fréquence de circulation être maintenue, voire même être augmentée, ce qui n’est pas gratuit : allons-nous tolérer quatre ans encore cette gestion déloyale ? C’est à croire que les membres de ce parti ignorent l’impact catastrophique des prises de décisions de leur propre ministre en matière de transports publics : cela va de devoir reprendre la voiture à risquer d’être contraint(e) à changer d’emploi, en passant par l’obligation de devoir déménager… Demain, c’est vous qui pourriez être dans une telle situation, si votre santé venait à ne plus vous permettre de conduire, ou si d’autres lignes devaient subir le même sort que celle desservant le Haut-Vallon…
Je compte sur la clairvoyance de tous et toutes pour que ces élections engendrent une participation record et que les desiderata des partis fassent place aux souhaits des citoyen(ne)s : votons pour des gens capables et ouverts au dialogue, aux idées d’autrui, et non pas pour un pouvoir de droite ou de gauche ! Que restera-t-il de ces deux photos de groupe dans les annales, à l’heure du bilan ? Nul ne sait… mais dans vos anales… prévoyez un coussin !
Sylvain Moser, conseiller général, Les Verrières