L’ambiance est presque studieuse sur le site de la piste feu de la Presta. Répartis en groupes, les collaborateurs et collaboratrices de l’accueil pré et parascolaires de Val-de-Travers sont attentifs aux instructions délivrées par les formateurs du SDIS Valtra. Parfois, certaines démonstrations font leur impression et provoquent un prudent recul de quelques pas des participants.

Pour l’ensemble, les retours sont positifs,

estime Laurent Gossauer, lieutenant et responsable de la prévention incendie de la commune, entre deux ateliers de formation.

Dans un premier temps, il y a ceux théoriques au sujet du naturel et essentiel « triangle du feu », des différentes classes de feux, des modèles d’extincteurs et des bonnes pratiques de prévention incendie. Laurent Gossauer explique que les personnes ont généralement quelques connaissances de base mais que celles-ci sont parfois diffuses.

Elles sont souvent impressionnées car de petites choses peuvent engendrer un feu majeur,

souligne-t-il, après une démonstration de feu de métaux. Après la partie théorique, les collaborateurs et collaboratrices suivent plusieurs ateliers plus « pratiques » visant à observer concrètement les gestes à adopter pour différents feux, comme de l’huile de cuisson ou de panneau électrique, et à apprendre la manipulation d’un extincteur.

Savoir agir le moment venu

Devant les participants attentifs, le major Patrick Piaget résume l’objectif de la formation : connaître les classes de feu et savoir reconnaître et utiliser les moyens d’extinction adaptés.

C’est le message que nous voulons faire passer cet après-midi,

conclut-il.

Savoir agir le moment venu n’a rien d’évident, même d’un point de vue pratique.

Un extincteur c’est plusieurs kilos à porter,

rappelle Laurent Gossauer, en soulignant que même ce facteur peut être problématique en cas d’urgence. Avoir pu en soupeser et manipuler un quelquefois est alors un avantage.

Un avantage que la commune de Val-de-Travers a décidé de donner par cette formation à l’ensemble du personnel des structures d’accueil pré et parascolaires depuis cette année.

Il n’y a pas d’obligation à former tous les collaborateurs et toutes les collaboratrices, mais nous avons choisi de le faire,

explique Camille Ahmetaj, directrice des structures d’accueil communales. Auparavant, certaines personnes référentes de chaque site étaient instruites à ces bonnes pratiques, mais il arrivait que celles-ci soient parfois absentes en raison de congés, de modifications d’horaires ou de temps de travail.

Cela était problématique,

poursuit-elle, en ajoutant que cette formation permet aussi de fédérer tout le personnel autour d’une cause commune : la sécurité incendie. Ainsi, ce sont environ 60 collaborateurs et collaboratrices qui ont suivi le cours donné par le SDIS Valtra le week-end dernier.

Pour le cadre privé également

La formation mise en place par la commune de Val-de-Travers et le SDIS Valtra se répétera tous les deux ans désormais, afin de rafraîchir les connaissances ou de former les nouveaux membres du personnel d’accueil. Elle symbolise la bonne collaboration entre les différents services communaux.

Nous mettons un point d’honneur à travailler avec les acteurs de proximité dans une ambiance de confiance,

estime Camille Ahmetaj. La directrice des structures d’accueil ajoute que depuis 4 ans, la commune a aussi mis sur pied une formation de premiers secours pour son personnel en collaboration avec le service des ambulances du Val-de-Travers. Désormais, celle-ci se tiendra en alternance avec cette formation aux moyens d’extinction incendie et le cours de prévention de l’ECAP. Un nouvel exemple d’impliquer l’ensemble des collaborateurs et des collaboratrices du STAE pour la sécurité.

Toutefois, Camille Ahmetaj précise que la formation s’inscrit aussi dans un cadre plus large : les bonnes pratiques et les gestes justes dans le cadre privé.

Nous souhaitons que les connaissances apprises dans le cadre professionnel servent au quotidien,

développe Laurent Gossauer. Ainsi, plusieurs démonstrations didactiques se référaient directement à des pratiques habituelles, comme l’usage de divers produits inflammables ou encore d’un simple barbecue. À la vue de certaines réactions, le message a certainement passé.

Gabriel Risold