Une locomotive unique est choyée à Fleurier
Tout se passe dans les anciens ateliers du Chemin de fer régional du Val-de-Travers (RVT). Cette compagnie a disparu en 1999 à la suite de sa fusion avec les TRN, devenus TransN. Dans les deux grands hangars de Fleurier, situés non loin du collège JJR, c’est aujourd’hui les bénévoles de l’association RVT-Historique qui s’affairent.
Un prototype unique en Europe
En plus d’organiser des circulations publiques, elle fait tout son possible pour maintenir, rénover et faire rouler l’ancien matériel ferroviaire du Val-de-Travers. « Généralement, on achète les véhicules 1 franc symbolique en échange de nos bons soins. On cherche à valoriser ce patrimoine », expose Pierre Bobillier. Ce samedi matin, le chef technique de l’association est accompagné de deux bénévoles pour refaire une beauté à la locomotive « RVT 1 ». « C’est un prototype unique en Europe alors on est très content de pouvoir travailler dessus. »
On saute dans la fosse
La peinture vient d’être refaite et les plaques ont été posées sur les côtés il y a quelques minutes. C’est ce qui donne l’identité à une locomotive. « Et maintenant…. » Euh… et maintenant je n’entends plus Pierre Bobillier. Où est-il passé ? « Je suis là, dans la fosse ! » La fosse, c’est comme cela qu’on appelle la cavité qui permet de travailler sous la locomotive. Je saute donc dans la fosse. « On est bien ici, non ? On a accès aux moteurs de traction et aux réservoirs d’air notamment. Regardez à l’intérieur… » ça m’a l’air en ordre. Exact, tout est en ordre ! Les bénévoles ne vont pas tarder à savoir si c’est vraiment le cas.
Le train du cirque Knie
« On fait des trajets jusqu’à Neuchâtel de temps en temps. On peut adjoindre un wagon ou une automotrice remorqué à la locomotive. » Le public a aussi l’occasion de rouler avec ces véhicules d’époque, comme cela a été le cas ces 26 et 27 août par exemple. « Il y avait une rencontre d’anciens véhicules électriques historiques suisses à Olten (Depotfest). C’est aussi le rôle de notre association de rendre ce type d’événement accessible à la population », dit-il devant les deux grosses batterie de 60 kilos chacune, en train d’être rechargées. Et pour terminer ce retour dans le passé, j’aperçois un calendrier de 1994 dans la salle de pause des ateliers. « On y voit le train du cirque Knie quand le spectacle itinérant arrivait encore à Fleurier par les rails avec tous ses animaux. » Qu’il est bon parfois d’avoir un train de retard et de se plonger dans ces souvenirs d’un autre temps !
Kevin Vaucher