Une première enchanteresse ?
Olivier D. Barrelet est quelquʼun qui aime surprendre. Cette fois, cʼest en dévoilant une conférence sur Mozart quʼil espère captiver le public. Ce sujet lʼobsède et le compositeur le fascine. Mais préparer une présentation son et images sur lui et la Flûte enchantée nʼest pas de tout repos. Ces nuits, cʼest bien souvent à lʼaffinage de sa conférence que le Môtisan les passe. Il doute, il hésite puis il tranche avec un seul but : réussir cette grande première au Val-de-Travers.
Toucher et interloquer par son travail, cʼest un peu sa spécialité. Si Olivier D. Barrelet le fait habituellement à travers la sculpture (lire encadré en fin dʼarticle), cʼest son autre grande passion qui est ici lʼobjet de sa vive appétence de création.
Bach-Mozart… et les autres
Le Vallonnier souhaite partager ses infinies connaissances sur Wolfgang Amadeus Mozart et plus particulièrement sur la Flûte enchantée. Il aura lʼoccasion de le faire le 20 novembre à 19 h à espaceVal (durée de 1 h 30, pass sanitaire demandé).
Lʼentrée sera gratuite car je veux avant tout rendre accessible le génie de ce compositeur incroyable. Pour moi, il est au-dessus de tous les autres sauf de Jean-Sébastien Bach. Sans lui, il nʼy en aurait eu aucun autre,
balaie-t-il convaincu de son fait. Pas de discussion ! Cʼest souvent comme ça quʼon reconnaît une personne calée sur un sujet, elle a des opinions franches et tranchées.
Créatif jusque sur son lit de mort
Dʼailleurs, lʼhomme a déjà mis en mots plusieurs chapitres de la vie du compositeur autrichien.
Par le passé, jʼai donné des conférences sur ses grands concertos pour piano en France et en Suisse. Jʼai aussi traité des grandes œuvres sacrées de Mozart et de son Requiem qui est sa dernière création. Cʼest sur son lit de mort quʼil composa le fameux passage du Lacrimosa avant de sʼéteindre le 5 décembre 1791.
Malade, cʼest donc à 35 ans que le virtuose de Salzbourg a éteint le chandelier. Voilà un domaine dans lequel Olivier D. Barrelet ‒ et ses 83 printemps flamboyants ‒ fait mieux que son « maître ».
Émotion garantie !
Fort de tout ce quʼil a appris sur Mozart, le consciencieux Barrelet sʼattaque aujourdʼhui à la Flûte enchantée.
Cʼest du travail ! Jʼai décidé de séparer ma conférence en quatre volets pour structurer quatre sujets que je souhaite aborder. Le premier retracera la vie du compositeur, jʼen parlerai de façon très personnelle car je me sens très proche de lui. Ça risque dʼêtre émotionnel. La deuxième partie se penchera sur Emanuel Schikaneder. Cʼest lui qui est à lʼorigine du livret de la Flûte enchantée.
Dans chaque opéra, il y a différents intervenants et il y a notamment une personne qui écrit le livret complétant lʼœuvre musicale.
Franc-maçonnerie évoquée
Dans le cas précis, il sʼagit dʼun livret en allemand. Le Môtisan reviendra sur le talent de Schikaneder, sur sa relation avec Mozart et sur les liens des deux hommes avec la franc-maçonnerie.
Ce ne sera pas prétexte à polémique. Je rappelle que Mozart a composé différentes créations à caractère maçonnique comme Thamos. Puis sʼouvrira le troisième volet où plusieurs extraits seront projetés à lʼassemblée. Des extraits précédés de brefs commentaires passionnés. Et on finira en apothéose avec la quatrième partie qui regroupera plusieurs des incontournables comme la reine de la nuit.
Un requiem pour un fou ?
La dernière note de cette soirée se voudra plus philosophique. Olivier D. Barrelet récitera un passage du Misanthrope de Molière.
Si jʼarrive à toucher le public ne serait-ce quʼà 5 ou 10 pour cent de ce que Mozart fait vibrer en moi alors jʼaurais réussi mon pari.
Vous laisserez-vous enchanter par ce qui tinte comme un requiem pour un fou ? Un fou oui mais un fou dʼamour !
Bon œil sur le vernissage
En parallèle de la préparation de sa conférence sur Mozart, Olivier D. Barrelet sʼactive sur le front de son autre passion : la sculpture. Samedi, il était au vernissage de lʼexposition « lumière et poésie en duo » quʼil propose au côté de la peintre Sabine Picard jusquʼau 28 novembre. Une petite cinquantaine de personnes étaient présentes pour se pencher sur leurs œuvres et écouter leurs mots de présentation.
Un travail qui nʼest plus orphelin
Lʼhomme de 83 ans a insisté sur ce moment important dans la vie dʼun artiste :
Cʼest une mise à nu totale devant vous aujourdʼhui. Lʼatmosphère protectrice de la période de création en atelier est loin de nous et la solitude qui va avec est naturellement brisée lors dʼun vernissage. Et cʼest grâce à lʼimagination et à lʼaudace dont nous avons fait preuve en élaborant ces œuvres qui nous rassemblent tous au rez-de-chaussée dʼespaceVal en ce jour. Cʼest un beau moment alors je ne peux que vous encourager à pratiquer lʼaudace et à ouvrir les yeux de vos yeux car cʼest ainsi que se produisent les événements les plus importants de nos vies.
Sabine Picard a conclu tout en sobriété et en élégance :
Merci pour vos regards car, sans eux, notre travail serait orphelin.