Valtra rend les armes !
Coup de tonnerre dans le paysage sportif du Val-de-Travers. La région perd son dernier représentant qui évoluait en ligue nationale. Le VBC Val-de-Travers a tout bonnement décidé de retirer définitivement sa première équipe de toute compétition. Il n’y aura donc plus d’équipe active en volley féminin à partir de l’année prochaine. Les équipes juniors sont néanmoins conservées. Par ailleurs, le comité actuel, dont le président par intérim Hervé Roy, rend également son tablier après des années de dévouement pour le volley vallonnier. Une assemblée extraordinaire est annoncée pour le 31 mars !
L’émotion est extrême et le moment poignant lorsqu’Hervé Roy annonce le retrait définitif de sa première équipe. Déception, incompréhension, colère, difficile de définir exactement l’état d’esprit qui l’habite à ce moment-là. L’homme a atteint ses limites, il y en a trop ! Et en même temps, il n’y en a pas assez pour le club. Pas assez de sponsors, pas assez de bénévoles, pas assez de personnes au comité (réduit à quatre membres) « et pas assez d’un peu tout ». Bref, tout est terminé ! Comment le club en est arrivé là.
La pression de Swissvolley
Hervé Roy commence par regretter le timing de cette décision. « Le comité a été contraint par Swissvolley de lui transmettre une décision quant à l’avenir du club alors même que le club joue actuellement une finale de play-out contre Obwald. C’est un non-sens total et un manque de respect pour nos joueuses. » Il est vrai qu’on peut légitimement se poser la question de l’aspect sportif. N’aurait-il pas été possible d’attendre quelques jours afin que la saison 2022/23 rende son verdict sur le terrain d’abord ? « Les play-out de LNB féminine font pourtant partie intégrante de la saison », réagit le président par intérim.
Fier mais fatigué !
Cette décision tombe au moment même où les joueuses de Plinio Sacchetti venaient de décrocher leur première victoire de la saison. Dans ces fameux play-out justement. Le travail de formation effectué cette saison au sein de la première équipe, et depuis des années au niveau des juniors, personne ne pourra l’effacer. « Nous avons mis à l’honneur de beaux talents régionaux et nous sommes fiers de la progression de nos joueuses cette saison. Nous pouvons être satisfaits de leur travail, de celui du staff et de celui du comité. » Mais les réalités ont fini par être plus fortes que cet esprit de résilience, véritable marque de fabrique de Valtra.
Pas d’autre choix possible
Hervé Roy se racle la gorge, sa voix chancelle mais il continue : « Ce n’est malheureusement plus possible d’aligner une équipe en ligue nationale. Nous avons fait notre possible pour diminuer les coûts mais les rentrées financières sont insuffisantes pour continuer la bataille. Nous n’avons pas d’autre choix que de retirer l’équipe à la fin de cet exercice. » L’absurdité de cette situation imposée par Swissvolley fait que les joueuses ont été prévenues de cette décision dans la matinée de mercredi et qu’elles devaient se rendre le soir même à Obwald, pour y disputer leur deuxième match de finale de play-out. Vous avez dit abracadabrant ?
L’affaire Souza a laissé des traces
Le point de départ de cette état de santé financière prend sa source dans l’« affaire Luiz Souza », selon les dires du club. Pour rappel : une enquête avait été ouverte à l’encontre de l’ancien entraîneur du club par Swiss Sport Integrity pour des manquements supposés à l’éthique. L’impact de ce dossier a eu des répercussions directes sur le soutien des sponsors qui a été divisé par deux en un an. Le club pensait alors pouvoir amortir le choc en demandant sa relégation volontaire en LNB mais cela n’aura finalement que retardé la chute.
Un renouveau lors de l’assemblée du 31 mars ?
Devant l’absence de forces bénévoles, le départ attendu de certaines joueuses ainsi que celui de l’entraîneur Plinio Sacchetti, le VBC Val-de-Travers a donc décidé de ne pas poursuivre l’aventure de sa première équipe, même en première ligue. « Ce n’était tout simplement plus envisageable. Libre à un nouveau comité potentiel de recréer quelque chose. Je suis sûr qu’il y a de bonnes idées qui pourraient émerger. Mais ce sera sans nous, ou sans moi, du moins. J’ai beaucoup donné ces dernières années et je vais me reconcentrer sur ma vie privée et professionnelle. J’ai le cœur lourd mais c’était l’unique décision à prendre. » Ne dit-on pas que la fin d’une aventure est toujours le début de la suivante ? Les prémices de celle-ci tomberont peut-être le 31 mars puisqu’une assemblée extraordinaire est convoquée à Pizza Fun, à Fleurier, sur le coup des 19 h 30. Reste à savoir quel en sera le menu…
Kevin Vaucher