La vie au Vallon
L’excellence de Francis Jacot – au diapason du chocolat !
« Aimez le chocolat à fond, sans complexe ni fausse honte, car rappelez-vous que sans un grain de folie, il n’est point d’homme raisonnable ! » François de La Rochefoucauld
Carte d’identité
Carte d’identité
Nom: Jacot
Prénom: Francis
Née le: 8 août 1948
État civil: Marié à Paola, papa de Fanny (1994) et Romain (1996)
Profession: retraité, pâtissier-confiseur, indépendant
Domicile: Noiraigue
Une page, une seule, pour raconter la vie de Francis Jacot, représente un défi impossible ! C’est un livre qu’il faudrait pour évoquer ses passions de vie, ses parents, sa famille, son épouse et ses enfants…
Enfance
Enfance
On n’était pas riches, mais on vivait bien !
Le ton est donné. Né à Neuchâtel, un père confiseur, une mère au foyer « et au commerce », Francis passe ses premiers mois à Bôle puis « monte » à Noiraigue, avec son frère et sa sœur aînés.
Des parents magnifiques, justes et normalement sévères ! Des parents à l’écoute lorsque nous avons besoin de discuter !
Une enfance à la mesure de ces premières évocations,
une équipe de copains, des bandes rivales, une belle jeunesse, on était tout le temps à la forêt !
Sans oublier les coups de mains qu’il convenait de donner à la maison et au commerce : livraisons, nettoyage du laboratoire.
On gagnait Fr. 1.- par semaine et on recevait Fr. 2.- lorsque la tirelire était pleine. Alors, on allait changer ces francs contre de la monnaie, ainsi la tirelire était plus rapidement pleine !
se souvient Francis.
L’école…
L’école…
Je détestais l’école ! C’était très dur, pour moi et pour mes parents ! Par chance, André Oswald, mon instituteur m’a compris ! La gymnastique, c’était l’angoisse plusieurs jours avant… Cela laisse des traces toute une vie !
Toutefois, la question du choix professionnel ne se posait pas pour Francis, lequel, dès l’âge de 7 ans, voulait devenir confiseur. Au terme de sa scolarité obligatoire, sa place d’apprentissage était réservée depuis plusieurs mois, chez Waldmeier à Couvet :
Mon père ne voulait pas que je descende à Neuchâtel ! Tant que les devoirs n’étaient pas faits, on ne sortait pas… Alors qu’il y avait des Suisses allemandes partout !
ajoute Francis avec un large sourire. Une époque où les apprentis étaient nourris et logés sur le lieu d’apprentissage.
Loisirs
Loisirs
Dès l’âge de 14 ans, Francis rejoint les rangs du Chœur d’hommes dirigé par Frédy Juvet, dans lequel chantait également son père :
Il était un excellent ténor !
Ainsi que dans le double-quatuor et dans le Petit Chœur. Une revue avec 80 chanteurs, sous le livret de l’Abbé Bovet « Festival de mon pays », avec Claude Montandon, baryton.
Toutes les fins de soirées, on se rendait à la Croix-Blanche, pour danser !
avant l’inauguration de la Grande Salle ! Et plusieurs revues aux Mascarons de Môtiers : Avec Dominique Comment, avec lequel il chante notamment « Le clocher de mon village » de Patrice et Mario et un autre spectacle avec l’inoubliable Guy Touraille !
Parcours professionnel
Parcours professionnel
Son CFC en poche, en 1967, Francis s’en va à Davos Dorf, chez Trauffer, une confiserie-pâtisserie et tea-room :
Extraordinaire expérience !
Puis à Interlaken, chez Schuh, café-restaurant et confiserie de 80 employés :
Je ne faisais que des glaces – des coupes et des entremets glacés, on bossait 64 heures par semaine !
Genève ensuite, à la Chocolaterie Rohr :
Belle école d’apprentissage du métier de confiseur, j’y ai beaucoup appris, c’est mon père spirituel pour les pièces montées !
Enfin, Bienne, où Francis est engagé en mars 1969 en qualité de chef-pâtissier, chez Rufenacht.
C’est à cette époque que mon père fait un premier infarctus ! Il a donc besoin de moi…
Le 1er octobre 1970, père et fils décident de ne plus faire que du chocolat. La belle mais rude aventure commence…
Le chocolat et l’aventure
Le chocolat et l’aventure
Véritable pari sur l’avenir, ne plus faire que du chocolat !
Et comme nul n’est prophète en son pays, les premières livraisons sont pour Lausanne, Genève et le Valais !
Au terme de l’année 1970, après trois mois d’exploitation, c’est l’angoisse : seuls 9.8 kg de chocolat ont été vendus. Et de surcroît, il n’y avait que des questions : le logo de l’entreprise, la mise en boîte, l’expédition, la conservation… De surcroît, pas de voiture, tout est trop loin, pas trop les moyens de prospecter
… et de plus je ne savais pas faire cela… : Mon père était un homme énormément patient ! Il fallait l’être car on a mis 7 ans pour gagner notre vie…
En 1977, c’est le premier client de prestige. Dès lors, tout s’enchaîne grâce à ce tremplin, beaucoup d’illustres clients parsemés dans le monde entier. Premières vacances en 1986 ! La spirale est en route, les grandes années se multiplient, entre 1990 et 2000. Une retraite bien méritée fin 2012 et le coup de massue en 2014 :
Dur, dur, j’ai tenu le choc grâce à mon épouse et mes enfants !
À ce point passionné que Francis en omet presque de parler de son mariage avec Paola, à laquelle il doit tant, en 1995, et la naissance de ses deux enfants. Sans oublier douze années d’engagement politique, dont huit années au législatif et quatre à l’exécutif :
Belle expérience, mais je n’avais rien d’un politicien !
Passion
Passion
On écouterait Francis des heures durant… Couverture surfine, variétés de « grands crus », planteurs du Costa Rica ! Les Néraouis Singers, ses compères chanteurs – Dominique, Bob, Serge… –, sa famille, son épouse et ses enfants et, enfin, son père ! Les passions de Francis sont éternelles. En tous les cas, elles ne le quittent guère. Il les évoque avec une intensité intacte malgré le temps qui passe. Ses passions l’accompagnent, raison pour laquelle il vibre toujours autant. Ses passions, ses convictions, ses croyances… Une vie de passions mais également de combats qui forgent un homme. Courage, pugnacité, exigence, justesse et droiture ! Et une sensibilité immense… à l’évidence, Francis Jacot mériterait un livre. Ne serait-ce que pour servir d’exemple à de nombreux jeunes en quête d’emplois désireux de vivre leurs passions ! Et lorsque Francis conclut :
Je dois énormément à mon épouse !
c’est bien à tous les siens qu’il pense : ses enfants, ses amis et connaissances. Sans oublier son père !
Les livraisons
Les livraisons
Une merveilleuse anecdote qui permet de mieux saisir le climat de confiance de l’époque. à la demande de son père auprès de son instituteur, Francis obtient l’autorisation de livrer le pain à Champ-du-Moulin, le matin, au train de 10 h 15…
On montait dans le wagon-fourgon, avec la hotte pleine de pain et le vélo, on descendait à Champ-du-Moulin. On échangeait les hottes et on remontait le long des gorges de l’Areuse à vélo !
Et les heures d’école perdues, pensez-vous ! À coup sûr, cela n’aurait rien changé ! D’ailleurs, la Commission scolaire n’était même pas au courant… En même temps qu’un magnifique gage de confiance à l’encontre d’un élève détestant l’école mais dont parents et enseignant demeuraient certains qu’il trouverait un chemin professionnel à sa mesure !
Regards extérieurs
Regards extérieurs
C’est par le biais de mon mari, postier du village à l’époque, que nous avons connu Francis ! Petit à petit, nous avons noué une forte amitié avec lui et son épouse. Des vacances au Vietnam, un souvenir exceptionnel… Francis, on peut le comparer à un trèfle à quatre feuilles : une personne rare en même temps qu’une chance inouïe de le connaître. Exigeant et perfectionniste dans tout ce qu’il entreprend, il est d’une générosité exceptionnelle ! Que n’a-t-il pas fait pour les sociétés du village !
Ainsi s’exprime Jo Liechti, qui voue une incroyable reconnaissance à Francis. Un ami de Francis aujourd’hui établi à Figeac, Laurent Sauterel cette belle amitié :
Artisan à Noiraigue, Francis était un client rapidement devenu un ami : Avec Francis, dès le climat de confiance établi, tout devient aisé. Il est une personne exigeante mais formidablement juste. Aujourd’hui, on a le plaisir de voir les amis venir chez nous !