La vie au Vallon
Maurice Rochat – la vie « enchantée » d’un homme d’exception
« Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit ! » Dicton populaire vaudois
Carte d’identité
Carte d’identité
Nom: Rochat
Prénom: Maurice
Né le: 23 mars 1936 à Froideville – Ballens
Profession: Retraité
État civil: Conjoint de Noélette, 5 enfants, 9 petits-enfants et 6 arrière-petits-enfants
Domicile: Couvet – Le Bourgeau
Est-il besoin de présenter Maurice Rochat ? Vallonnier de longue date, inscrit dans la vie régionale grâce à ses multiples activités, il vit aujourd’hui une heureuse retraite dans son quartier du Bourgeau ! Une mémoire incroyable, un sens de l’humour et de la répartie aiguisé, des talents de conteur, une philosophie de vie épicurienne, une curiosité de tous les instants ! Une vie remplie…
Enfance et adolescence
Enfance et adolescence
Froideville en Pays de Vaud, c’est là que Maurice Rochat naît et grandit avec son frère. Son père est bûcheron, sa mère cuisinière. Les loisirs sont ceux de l’époque :
grimper aux arbres, faire du bois avec mon père.
Les mois d’été se passent chez les paysans des alentours. L’école se trouve à plus d’un kilomètre de son domicile. Il s’y rend à pied bien sûr, puis, l’hiver, à ski grâce à la paire de lattes offertes par l’armée. De son enfance, Maurice se souvient encore de ce cri de joie lancé par sa mère, courant les rejoindre aux champs :
C’est l’armistice !
Et de poursuivre :
Une belle enfance, des parents très drôles, ma mère surtout, et on chantait beaucoup !
Rien à dire au sujet de sa scolarité effectuée dans sa totalité à Ballens. Au terme de cette dernière, Maurice Rochat s’en va pour plusieurs mois en Suisse allemande à Niederhallwil – AG – d’abord puis à Walliselen où il est notamment garçon de courses dans une boulangerie. Il s’inscrit à la société de gymnastique de l’endroit pour apprendre l’allemand. Toutefois, ses collègues gymnastes sont si motivés à apprendre le français qu’il ne pratique quasiment pas la langue de l’endroit. Quant au choix professionnel, Maurice Rochat s’exprime ainsi :
J’avais une idée en tête, mon père une autre ! Il souhaitait que je devienne carrossier et moi je voulais devenir maçon ! J’ai eu gain de cause. Il s’en est allé chez le voisin pour téléphoner à Pellegrino à Morges…
Maurice Rochat entre donc à l’école des métiers à Lausanne pour un pré-apprentissage de six mois. Il effectue les « courses » avec le BAM – ligne de train Bière-Apples-Morges :
Les militaires devaient pousser le train en hiver à cause de la neige !
Trois ans après, en 1957, Maurice réussit son examen final. Arrive le temps de l’école de recrues…
Je n’aime pas trop ce qui est obligatoire ! Je me suis donc déclaré objecteur de conscience et disant que j’accepterais d’être sanitaire !
Il déroule donc son service obligatoire à Bâle :
Je ne rentrais pas toujours à la maison. J’adorais me promener dans les cimetières pour admirer les pierres tombales !
Vie professionnelle et privée
Vie professionnelle et privée
Deux années de maçonnerie chez Luini où il fait la connaissance de Loulou Schmidt, le musicien célèbre grâce à la Chaîne du Bonheur. En 1959, Maurice Rochat opère un virage professionnel. Il devient élève-infirmier et entre à l’Hôpital psychiatrique de Cery. Il obtient son diplôme délivré par l’Institut Beyeler de Genève. Sans doute convient-il de préciser que Maurice était, depuis l’âge de 21 ans, moniteur-samaritain. Et d’ajouter encore que Maurice Rochat se marie en 1959, un premier mariage qui donnera naissance à Christine, Cosette et Chantal. La famille vit à Romanel s/Lausanne. En 1964, il découvre une annonce parue dans la Feuille d’Avis de Lausanne « Grande entreprise industrielle de Couvet cherche un infirmier ». Il fait acte de candidature, se présente un jour d’automne, est reçu par Léo Roulet et débute son activité à Dubied le 3 janvier 1964, demeurant alors au 3 de la rue Fontenelle :
Je me suis tout de suite acclimaté à la population et donc très vite intégré !
En 1977, une magnifique opportunité se présente à Maurice Rochat, à la suite d’un appel de Jean-Jacques Kirchhofer, administrateur de l’Hôpital de Couvet. Il y est engagé en qualité d’infirmier, fonction qu’il assumera jusqu’à la retraite, à 66 ans, sous les ordres du Dr Rutz :
Tellement de plaisir à exercer cette fonction que l’on m’a appelé pour un remplacement de six mois à La Chaux-de-Fonds, après mon départ à la retraite !
La famille déménage au Bourgeau en 1978, dans la maison que Maurice achète à Venus Cavallaro « la plus grande guérisseuse du monde », sœur du Dr Fanti. Divorce en 1983… Mariage avec Noélette en 1985. Suivent alors les naissances de Mélissa et David-Joy.
Engagement citoyen
Engagement citoyen
Outre une participation au sein du Chœur de l’église à Couvet, avec entre autres, Eric Perrinjaquet et Francis Vaucher, Maurice Rochat est un membre non seulement actif mais fortement engagé voire passionné de la section des Samaritains du Val-de-Travers. Ce n’est donc pas par hasard qu’il devient membre honoraire en 1974. Et c’est avec une réelle fierté bien justifiée qu’il présente ses médailles Henri Dunant, justes récompenses pour services rendus. Autre engagement notoire de Maurice Rochat, sa contribution à la fondation de l’Association « Sclérose en plaques du Val-de-Travers », dont il est, un temps, président. Ces nombreuses activités à l’engagement prononcé sont entrecoupées de voyages, beaucoup de voyages dont celui au sommet du Kilimandjaro qu’il racontera, au quotidien, dans son journal. La montagne… Et le sport…
Une santé de fer… Oui, mais je rouillais !
La course à pied
La course à pied
La grande aventure de la course à pied a commencé avec cette anecdote des 100 km de Bienne. Maurice Rochat lance à son ami, en guise de boutade, puisqu’il n’avait aucun entraînement :
Alors, tu m’inscris ?
Des baskets à dix francs, une sciatique, voilà que je termine en 14 h 20, dans les temps des semi-spécialistes ! Cela a même soigné ma sciatique !
Il rééditera l’exploit à sept reprises. Son meilleur temps : 11 h 35 !!! Le virus est alors installé… Des marathons, il en fera 14, New York, Paris, Lausanne et le Défi du Val-de-Travers bien sûr ! S’il a continué de courir des années durant, Maurice Rochat, l’âge venant, a été contraint de freiner quelque peu. Il a dès lors remplacé la course à pied par des activités de jardinage et de la lecture :
J’adore lire des biographies, des histoires de femmes qui ont osé, comme cette pionnière de l’aviation ! Et je regarde la télévision mais pas trop !
Parmi toutes ses activités, il en est une qu’il mènera sans doute jusqu’à son dernier souffle, c’est le chant :
Je chante, je chante ! Pas besoin de presser le bouton !
Et de poursuivre avec de superbes textes, fort drôles bien sûr, de Robert Lamoureux.
En chantant
En chantant
L’accueil est singulier… Maurice Rochat vous récite, que dis-je, vous interprète et vous joue « La Venoge » du célèbre Jean Villard Gilles ! Immédiatement, vous êtes plongé dans le registre de l’exceptionnel. L’écouter dérouler sa vie est un régal mais ce qui est extraordinaire, ce sont les intermèdes ! Robert Lamoureux et ses textes savoureux, drôles et poétiques à la fois. Sans une hésitation, Maurice Rochat déclame avec ses mimiques, ses sourires qui en disent long sur le plaisir éprouvé. Et lorsqu’il conclut avec la belle déclinaison du Corbeau et le Renard, même Jean de La Fontaine doit être ravi. Que ce soit sur le mode vaudois ou bernois, l’essence du texte demeure. Maurice Rochat ferait sans doute encore fureur sur la scène des Mascarons… L’exception, le fil rouge de sa vie. Dans son métier d’infirmier comme lors de ses innombrables marathons. Et d’ajouter que son immense curiosité pour tout demeure ! Sans doute la raison de cette belle santé…
Regards extérieurs
Regards extérieurs
Mireille Coulot a connu Maurice Rochat par le biais des Samaritains puis au travers du groupe Sclérose en plaques du Val-de-Travers :
Maurice est un homme magnifique, jovial, gai, toujours prêt à aider et à faire en sorte que les choses fonctionnent. Il fait vraiment partie des rencontres heureuses de ma vie !
Autre connaissance devenue ami par les mêmes chemins que Mme Coulot, Franck Perruchoud :
Maurice, c’est un monument ! Un diamant plutôt tant il possède de facettes. Une vie incroyable, une très large culture, une curiosité d’esprit exceptionnelle, une discipline de vie exemplaire. Il apprend un texte par cœur chaque semaine… J’adore cet homme exceptionnel auquel on souhaite encore longue vie !