Une vie consacrée à sa passion du foot
Mauro Camozzi
« Les Anglais ont inventé le football, les Français et les Allemands l’ont organisé, les Italiens le mettent scène ! » Eric Cantona
Carte d’identité
Carte d’identité
Nom: Camozzi
Prénom: Mauro
Nés le: 19 août 1949, à Brescia
Professions: Retraité et footballeur
État civil: Veuf et père de deux filles
Domicile: Buttes
Lorsque, ce jour d’hiver 1966, Mauro Camozzi descend du train, en gare de Môtiers, et foule le sol helvétique, les premiers mots lancés à son père furent :
Tu m’as amené où ?
Installés à Môtiers, dans l’actuelle Maison des Mascarons, avec leurs deux enfants cadets, en 1963, les parents de Mauro ont accepté de le laisser, chez sa grand-mère, afin de lui permettre de poursuivre son sport favori au sein des juniors de Brescia ! Une première tentative de sa mère pour le ramener au bercail familial échoue. C’est la venue de son père qui parvient à le décider. L’intégration est difficile :
La neige, il y en avait bien plus qu’aujourd’hui !
Profession : footballeur !
Profession : footballeur !
Ses parents travaillent à Dubied et Universo, Mauro entame un apprentissage à Ebauches SA à Fleurier d’abord puis à Fontainemelon. Dans le même temps, il rejoint les rangs de l’équipe des Italiens du FC Fleurier six mois durant :
J’ai rapidement rejoint les juniors A où je fais la connaissance de Jean-Robert Rub !
Dès la saison suivante, Jean-Robert s’en va du côté de Neuchâtel et Mauro « monte » en 1re qui milite alors en 2e ligue :
J’ai joué centre avant ! Avec les frères Gaïani et Weissbrodt !
C’est le début d’un périple footballistique de plusieurs dizaines d’années…
La saison 67-68 est particulière pour Mauro Camozzi :
J’ai fait le premier tour avec le FC Fleurier et le second avec le FC Couvet ! Et j’ai perdu les deux derbies !
Mauro joue une dizaine de saisons à Couvet, participant à deux finales pour monter en 1re ligue, sans succès. Avec ce même FC Couvet, jouant alors au poste libéro, il joue en Coupe de Suisse, contre Yverdon et Le Locle. Avant de quitter le Val-de-Travers, pour rejoindre l’équipe du FC Boudry qui milite en 1re ligue.
Il se marie en 1972. Grâce à son épouse, alors administratrice communale à Saint-Sulpice, Mauro Camozzi rejoint une entreprise de recyclage de textiles, laquelle œuvre dans la réinsertion professionnelle, en lien avec un foyer de La Côte-aux-Fées.
Avec le FC Boudry, ce fut une belle aventure, d’un autre niveau : « J’habitais Couvet, nous avions 4 entraînements par semaine ! ».
Puis entraîneur-joueur !
Puis entraîneur-joueur !
Recruté par Nicolas Giger, Mauro Camozzi revient à ses premières amours, pour entraîner le FC Fleurier alors en 3e ligue :
Je n’avais pas de papier ! Je suis donc parti 10 jours à Ovronnaz pour ma formation ! Je suis alors devenu entraîneur-joueur, impossible de ne pas pénétrer sur le terrain ! Nous sommes montés en 2e ligue à deux reprises !
Le périple se poursuit durant plus de vingt ans, Blue Stars, FC Fleurier, Buttes-Travers, retour au FC Fleurier, puis, à 55 ans, FC Saint-Sulpice…
Durant ces 55 saisons de football, je n’ai jamais raté une seule saison et je n’ai jamais joué en vétérans !
Le 21 août dernier, Mauro Camozzi a joué son premier match avec le FC Fleurier :
J’ai tout de même précisé que je me réservais le droit de ne pas faire tous les matches… Si j’ai une sortie, je ne vais quand même pas me priver !
Comment ne pas comprendre Mauro lui qui, alors que son épouse lui proposait d’aller danser le samedi soir, refusait sous prétexte qu’il avait un match le lendemain !
L’amicale des 5 copains
L’amicale des 5 copains
Il serait faux de croire que Mauro Camozzi ne s’est consacré qu’à son sport favori. Du volleyball un temps et du vélo, aujourd’hui ! Avec la fameuse équipe des 5 copains constituée naturellement en 2015 !
Nous sommes cinq copains et on se voit deux à trois fois dans l’année… Cinq larrons qui pratiquent le vélo afin de rejoindre l’un d’entre eux, Guillaume Gentil, aujourd’hui établi à Valaurie, en Drôme provençale ! Eddy Rothenbühler, Mario Righetti, Rodolfo Fabrizio et moi ! On descend dans le sud, on dort dans des chambres d’hôtes et on monte au Mont Ventoux !
Regards extérieurs
Regards extérieurs
Deux amis, tous deux membres de l’amicale « pères & fils », Diego Gaier et Christophe Pinsard ne tarissent pas d’éloges à propos de Mauro. Le premier s’exprime ainsi :
J’étais gamin, il jouait avec la fameuse équipe de Couvet ! Des années plus tard, me voilà dans la même équipe que lui, un rêve ! Mauro est un joueur intelligent, calme, constant, vif, rapide, à la frappe sèche ! Chez lui, tout est dans l’élégance et dans sa passion communicative. Mauro, la disponibilité même, l’homme qui ne sait pas dire non !
Christophe Pinsard est dans le même registre :
Il a fait rêver toute une génération de gamins de Fleurier, dont j’ai été. Il est le « papa » d’un grand nombre de juniors. Une hygiène de vie remarquable, une disponibilité exemplaire et ce côté « ado » qui ne l’a pas quitté ! Un sacré bonhomme, un véritable ami !
L’amitié et l’élégance
L’amitié et l’élégance
Deux pas, sous la latte !
… C’est ainsi que ses nombreux amis parlent de Mauro. Ils veulent ainsi lui signifier la classe de son coup de pied. Oui, Mauro, c’est la classe, et pas seulement sur le terrain. Raison pour laquelle il n’a que des amis. Grâce au football, bien sûr, grâce à sa gentillesse, à sa passion pour échanger, son amour de transmettre. à l’évocation de son arrivée en Suisse, il souligne combien ce sport a contribué à son intégration. Cette satanée année 72, l’année de l’initiative Schwarzenbach qui avait semé le trouble au sein de toute la communauté italienne :
J’avais préparé ma valise !
Mais il revient vite au football :
Le football, c’est une école de vie, même si aujourd’hui il y a beaucoup trop d’argent, même dans les ligues inférieures !
Aujourd’hui encore directeur de Start Sport pour le canton de Neuchâtel, il transmet sa passion du ballon rond aux plus jeunes. En toute discrétion car Mauro n’a jamais aimé les projecteurs. Pour preuve, à deux reprises, les dirigeants de Neuchâtel Xamax se sont approchés de lui. Sans succès, car Mauro a préféré privilégier le Val-de-Travers, ce coin de pays où il n’a que des amis. D’ailleurs, aucun de ceux-ci n’oublie de supplier Mauro de confectionner ses succulents chocolats à l’absinthe…
L’amour du jeu
L’amour du jeu
Aujourd’hui encore, lorsque l’on me dit que je ne joue pas, je fais la gueule !…
Tout Mauro Camozzi résonne dans cette phrase. L’amour du football, la passion d’une vie. Inutile de l’interroger sur les éventuels sacrifices. Aucunement, tout est naturellement inscrit dans ses gènes. Pas une goutte d’alcool, pas une cigarette, pas une sortie nocturne à la veille d’un match. Des pistes Vita à rythme régulier… Tout cela durant plus de 60 ans puisque le ballon rond l’accompagne depuis l’âge de 10 ans. Une discipline de fer pour un plaisir d’une intensité singulière ! En filigrane de cette carrière, une valeur : l’amitié ! Partout, Mauro Camozzi s’est fait des amis. Au point de constituer une amicale « pères & fils » !