La vie au Vallon
Michel Moret – « Les Verrières, c’est mon village ! »
« Pour qu’un enfant grandisse, il faut tout un village ! » Proverbe africain
Carte d’identité
Carte d’identité
Nom: Moret
Prénom: Michel
Né le: 27 mars 1943, aux Verrières
État civil: Veuf de Liliane, père de 2 enfants, grand-père de 4 petits-enfants et arrière-grand-père de 4 arrière-petits-enfants
Profession: Mécanicien de précision, maçon, entrepreneur
Domicile: Les Verrières
À la question : « Les Verrières, le plus beau village du Vallon ? », Michel Moret n’a qu’une toute petite seconde d’hésitation, avant de répondre, avec une certaine malice :
Je le dirais…
Pour preuve, il ne l’a quitté que trois années, le temps d’une activité professionnelle à Baden au sein de l’entreprise BBC, quelques vacances en « Thounisie », près de Thoune, et enfin de très nombreuses journées estivales au chalet du Mont-des-Verrières.
Enfance
Enfance
Un père maçon
par obligation, alors qu’il était fromager, les années de guerre et la Mob…,
une mère au foyer et un frère cadet.
Ici, ça grouillait de gamins, notre second domicile, c’était la forêt ! Une enfance magnifique parce que l’on vivait avec les moyens dont on disposait. Je me souviens d’un événement, l’arrivée de la radio car jusque-là, on allait chez mes grands-parents pour écouter les nouvelles !
Neuf années d’école aux Verrières !
Chez Marcel Studer, Claude Kuster, le pasteur Etienne Dubois était le directeur de l’école secondaire !
À cette époque, pas d’orientation professionnelle :
Les usines tournaient à plein pot, les garçons, c’était Dubied, Tornos ou Bachmann ou encore à l’école de mécanique à Couvet – EMEC – ! Je suis allé à Dubied…
Quatre années d’apprentissage pour obtenir un CFC de mécanicien de précision en 1962.
Au boulot !
Au boulot !
Le travail, Michel Moret sait ce que c’est…
L’apprentissage, c’était le train de 6 h 34, on partait juste derrière le Paris-Berne, on timbrait à 7 h 08. On rentrait à midi, par le raccourci qui nous menait à la gare du Haut. Le train des ouvriers, quoi !
À Baden, chez BBC, c’est une tout autre vie qui commence :
Tout est organisé, les appartements dans des blocs locatifs, huit par chambre, lits superposés, une cuisine… Ce n’était pas une vie pour moi, trop de promiscuité !
À Baden, le signe de ralliement des Romands, c’est le journal La Suisse. Ainsi, Michel Moret apprend qu’une chambre se libère, chez l’habitant :
Fr. 50.- aber keine Mädschen !…
Il y restera trois ans. À son retour, son père lui propose de travailler pour lui. Il s’engage ainsi dans l’entreprise familiale, obtient son diplôme de maçon-carreleur, au bénéfice de l’article 41. à la fin des années 60, il reprend « le commerce » qu’il remettra à son fils Yannick quatre décennies plus tard, en 2000 :
Mais j’ai continué de travailler, en lui donnant quelques coups de main !
Aujourd’hui
Aujourd’hui
Si Michel est fier de parler de sa grande famille, il n’évoque guère celle qui partagea toute sa vie, Liliane, décédée en 2016, qu’il connaissait depuis la petite enfance. Un long silence suffit à prendre conscience du vide ainsi laissé :
Certes, un grand vide difficile à combler après 51 ans de vie commune !
Maintenant je peux me les rouler…
Assurément ! Cependant, s’il ne parle guère de ses nombreuses activités associatives et politiques villageoises, il se plaît à citer ses journées de cueillette de champignons avec ses amis :
On a parfois le sentiment que l’on se raconte les mêmes souvenirs, mais quel bien ça fait de repasser ces moments de vie avec les copains !
La vie du village
La vie du village
Évoquant son enfance, Michel parle des « clans » : Meudon, Le Crêt et Le Grand-Bourgeau…
J’ai fait du football, de la gymnastique et du ski ! L’été on gardait les vaches… Tout le monde se connaissait et se saluait. La population était plus stable qu’aujourd’hui, même si l’activité économique du village y était très importante en raison de l’importance de notre gare de marchandises et du passage du Berne-Paris !
Et Michel Moret de lancer encore :
Dire bonjour, c’est pas compliqué !
À ce sujet, et en matière de contrôle social et d’apprentissage citoyen, Michel Moret possède nombre d’anecdotes de son enfance :
Sur le chemin de l’école, plusieurs notables, à des endroits différents, nous regardaient passer…
Bonjour les enfants !
nous disaient-ils…
Gare à ceux qui ne répondaient pas !
Un humaniste
Un humaniste
Il est des hommes et des femmes qui vous enrichissent de leurs conversations. Michel Moret appartient à cette catégorie de personnes. L’écouter raconter le cours de son existence, c’est un film qui déroule sa bobine sur l’écran de vos yeux. Ce temps passé évoqué avec douceur, sans grandiloquence mais avec ce sentiment serein d’avoir eu de la chance.
Mais Michel, c’est bien davantage encore. Car derrière les faits et les anecdotes affleure sa vision de la vie.
L’importance des relations humaines, de la qualité de vie d’un village où chacun se connaît dans le respect de ses ressemblances et de ses différences. Michel Moret n’est pas « potu », il est un homme vrai, à l’écoute de tous et de chacun, curieux, disponible, proche des siens et prêt à donner un coup de main. Une belle personne, un humaniste qu’il fait bon côtoyer.
Regards extérieurs
Regards extérieurs
Un ami, un vrai, depuis l’enfance, tout comme lui né aux Verrières, Jean-Maurice Evard connaît Michel Moret « par cœur »…
On est comme des frères depuis le temps que l’on se connaît, magnifiquement fidèles en amitié ! On a fait tant de choses ensemble, du ski, de la peau de phoque… Michel, c’est un immense travailleur, il ne s’arrête jamais. Toujours prêt à rendre service à tout le monde ! Homme de caractère, Michel exprime ses idées tout en demeurant extrêmement conciliant. Car c’est un homme d’une grande sensibilité, un vrai « grand-papa gâteaux » pour ses petits-fils lorsqu’ils rentrent de l’école !
Quant à son autre ami, Jean Egli, ancien Verrisan aujourd’hui établi à Orbe, il résume Michel en une phrase :
C’est un chic type de A à Z !…
Il évoque alors les mémorables rencontres de cette belle équipe de copains et leurs épouses, avec le regretté Hermann :
On nous appelait les inséparables ! On était souvent toute l’équipe ensemble à l’occasion des bastringues villageoises. Des soirées et des journées fantastiques !