Vie locale
Le retour aux sources du Comptoir du Val-de-Travers
Cinq ans après, le Comptoir du Val-de-Travers connaîtra une nouvelle et 30e édition. Celle-ci se déroulera du 1er au 10 septembre prochain à Fleurier, notamment grâce à une synergie trouvée avec les organisateurs du Trouble A music festival.
2023 sera l’année de la 30e édition du Comptoir du Val-de-Travers. Après une annulation en 2020 pour cause de pandémie et une autre en 2022 en raison du peu d’intérêt rencontré auprès des exposants, le comité de la manifestation a remis l’ouvrage sur le métier pour cette année. « Nous avons constaté un engouement retrouvé chez une partie des exposants potentiels », indique Sandra Eggenschwiler, présidente du comité. Changement par rapport à la dernière édition de 2018, organisée à espaceVal à Couvet, le Comptoir du Val-de-Travers revient à Fleurier et se déroulera sur le terrain des Lerreux, sous le chapiteau du Trouble A music festival.
« Un comptoir sous une tente et à Fleurier, c’est retrouver les codes des origines », note la présidente du comité, en soulignant que la première édition s’était tenue en 1962 à Longereuse. Toutefois, ce retour aux sources est surtout dicté par les circonstances. Initialement, cette édition devait avoir lieu à la patinoire de Fleurier, selon le vœu des autorités communales, mais, en période de glace, cela aurait impliqué soit la pose d’un tapis isolant, soit d’enlever puis de reproduire celle-ci, deux options trop onéreuses financièrement ou énergétiquement. « Dès la mi-janvier, le comité a pensé utiliser la tente du Trouble A et a approché Patrice Jeanneret », explique Sandra Eggenschwiler. Cette possibilité était d’ailleurs, selon elle, la « dernière alternative » pour la tenue d’une nouvelle édition.
«Ensemble»: esprit du Vallon
Une prise de contact avec les organisateurs du festival de musique qui fut immédiatement positive. « L’idée faisait sens pour nous. C’est toujours un plus de trouver des synergies entre les acteurs du Vallon », relève Patrice Jeanneret, président du Trouble A, en précisant que la Commune de Val-de-Travers devait donner son aval à cela. Une validation par les autorités qui a été obtenue la semaine dernière. Ainsi, le chapiteau du festival, qui aura lieu du 6 au 8 juillet, demeurera en place durant l’été sur le terrain des Lerreux jusqu’au comptoir, qui se tiendra, lui, du 1er au 10 septembre. Néanmoins, cette collaboration a une conséquence, la nécessité de passer d’un chapiteau de 1500 à 2500 m2.
Pour le président du Trouble A, cet agrandissement offre des possibilités supplémentaires au festival, comme un espace de restauration couvert et les coûts supplémentaires engendrés ont pu être négociés entre l’entreprise mandatée pour le chapiteau, le comptoir et Trouble A. « L’accord trouvé est gagnant-gagnant pour les parties », estime Patrice Jeanneret, en notant que cette entraide correspond à « l’esprit du Vallon ». Une synergie qui fait écho au thème de la 30e édition du comptoir qui sera « Ensemble ». « L’idée de cette édition est de remettre le local et la proximité au centre. Tous ensemble montrer que l’on est une belle région », explique Sandra Eggenschwiler, en insistant sur la volonté de mettre en avant tous types d’acteurs régionaux : artisans, commerces, associations et acteurs culturels.
Plus qu’un simple comptoir
Le Comptoir du Val-de-Travers accueillera notamment des espaces du musée VW de Saint-Sulpice et du Musée Dubied, ainsi qu’en invités d’honneur la commune de Payerne et son comptoir. Selon la présidente du comité, plusieurs sociétés locales et certains artisans ont également déjà répondu présent, comme par exemple la Fromagerie de La Côte-aux-Fées. Le comité de la manifestation souhaite qu’elle soit plus qu’un simple comptoir commercial. « Nous voulons créer un lieu de rencontre et d’échange. Un endroit où, pendant une semaine, la population vient boire l’apéritif, se restaurer et s’amuser », indique Sandra Eggenschwiler. De ce fait, les horaires, hors expositions, seront volontiers larges pour permettre cette ambiance festive.
Comme déjà envisagé pour l’édition 2020 annulée, le comité du comptoir doit se résoudre à demander 5 francs « symboliques » comme tarif d’entrée et ce afin d’assurer un budget qui s’élève à environ 300’000 francs. « La manifestation n’a eu aucune rentrée d’argent depuis 2018, donc on repart de zéro », précise Sandra Eggenschwiler, soulignant notamment les frais élevés liés à la sécurité et ceux de l’animation des soirées. Pour l’heure, une cinquantaine d’exposants s’est annoncée, sur les septante visés par les organisateurs. Néanmoins, la présidente du comité pense que cette 30e édition anniversaire attirera d’autres acteurs de la région. Une édition anniversaire qui a poussé Sandra Eggenschwiler vers les archives du comptoir et le menu proposé lors de la première édition de 1962 a été retrouvé : « Je vais le montrer aux restaurateurs et voir s’ils veulent s’en inspirer ». Le « retour aux sources » sera peut-être aussi dans les assiettes ?
Gabriel Risold