Voler, c’est bon pour les jeunes !
La météo de ce mois d’octobre est telle que plusieurs disciplines estivales prolongent leur « petit plaisir de saison ». Ainsi, le Modèle Air Club du Val-de-Travers a effectué une dernière « danse aérienne », samedi, à Môtiers. L’occasion d’aller à la rencontre de ces passionnés pour qui « voler » n’a jamais été gage de problèmes, même plus jeunes ! D’ailleurs, Lionel Iseppi (9 ans) a effectué ses premiers vols en extérieur sous la bienveillance générale des autres membres.
Pour être très précis, ce n’est pas l’été indien de ce mois d’octobre qui a poussé une quinzaine des 28 membres du club à se réunir. Leur pratique est très réglementée en termes d’autorisation de vol afin de réduire au maximum les nuisances sonores auprès du voisinage. Même les modèles électriques – comprenez ceux qui font le moins de bruit – ne peuvent pas voltiger n’importe quand. C’est encore plus vrai pour les avions qui fonctionnent avec des moteurs thermiques ou à réacteur. Samedi on retrouvait tous ces différents modèles réduits sur la piste réservée au Modèle Air Club du Val-de-Travers (Macvdt). Celle-ci se trouve juste à côté de l’aérodrome de Môtiers, avec qui la cohabitation est parfaite !
Des skis à la place des roues pendant l’hiver
Le président du club Jean-Michel Rossetti apprécie cet emplacement :
C’est une très belle piste de 170 mètres de long (celle de l’aérodrome mesure 550 mètres) où chaque membre a la place pour apporter plusieurs modèles avec lui.
Et dans le coffre de leurs véhicules, beaucoup ont des stations de charge portable pour recharger les batteries des avions électriques. L’autonomie est une des principales limites de ces appareils.
On est limité à 5 à 15 minutes de vol si on carbure à 100 km/h environ. Mais on ne recherche pas la vitesse, juste à prendre du plaisir et à créer du spectacle avec des acrobaties.
Si vous voulez voir du spectaculaire, le club sort parfois des skis ou des flotteurs à fixer à la place des roues des avions pour pouvoir voler et surtout atterrir en hiver.
Une session « d’avion-école »
On le fait de temps en temps,
reconnaît le président Rossetti.
Mais la plupart du temps, on loue la salle de gym de Belle-Roche pour voler en intérieur. Comme l’espace est restreint, cela sollicite notre réactivité.
Pour être considéré comme un modèle réduit, la structure ne doit pas dépasser 30 kilos. Passé ce poids, l’appareil doit être homologué comme un avion « normal ». Et au-delà, ça passe tout de suite moins bien dans une salle de gym… Le Môtisan Jean-Michel Rossetti avait privilégié les petits modèles samedi passé. Parmi eux, un CTLS à double commande permettant de faire de « l’avion-école ». Ce jour-là, le jeune Lionel Iseppi effectuait ses premiers vols en extérieur. La passion des avions se lisait aisément dans les yeux de l’enfant du village dont le papa est chef de place à l’aérodrome. Il est d’ailleurs venu assister à ce moment avec bonheur. Déjà à l’aise avec sa commande en main, Lionel a pleinement profité des stations de recharge portable pour voler plusieurs fois dans la journée.
Lionel Iseppi prend son envol
Et lorsque l’avion lui échappait parfois, Jean-Michel Rossetti reprenait le contrôle de la machine par simple appui sur un bouton. Le jeune pilote était ravi de l’expérience :
En accompagnant mon papa et Jean-Michel ici, je vois des avions depuis tout petit et j’ai eu envie d’essayer par moi-même un jour. J’ai d’abord appris sur simulateur (sur ordinateur) avant de pouvoir voler en extérieur.
De quoi envisager être aux commandes d’un « vrai avion » plus tard ?
Je vais déjà apprendre à maîtriser les petits avant d’y penser,
répond-il sagement. Pour passer à des modèles réduits de plus en plus grands, il faudra remplir un peu sa tirelire d’ici-là.
Les leaders du marché sont les Chinois et les Tchèques. Commander chez eux permet de réduire un peu les coûts,
conseille David Perrin, membre du Macvdt. « Pour un modèle à réacteur, il est possible de s’en tirer à moins de 10’000 francs. »
Les 50 ans de vol d’Yves Fatton
Les membres du club apprécient transmettre leurs conseils, leur passion et leur savoir aux jeunes qui doivent accumuler des connaissances dans plusieurs domaines différents pour devenir autonomes (mécanique, électronique,…). Ce savoir, Yves Fatton le cultive depuis 50 ans. Le conseiller communal a grandi au milieu de ses modèles réduits. Il se souvient encore comment il avait réussi à acheter sa première « télécommande ».
Ce hobby n’était pas aussi démocratisé qu’aujourd’hui et une commande seule coûtait environ 1000 francs. J’avais travaillé un mois dans l’entreprise de Vincenzo Giacchetta pour pouvoir me la payer. Et encore, ma maman avait ajouté les 60 francs qu’il me manquait.
Travailler pour pouvoir voler, voilà un bon exemple à suivre !
Kevin Vaucher