Volley : au coeur du (presque) dernier déplacement de Valtra
Obwald – VBC Val-de-Travers 3 – 0 (25-16, 25-16, 25-14) / Les étoiles du Courrier : *Mehmetaj **Cuche ***Fretzios
Joie ou absurdité du calendrier? Vingt-quatre heures après avoir pris connaissance de la disparition de l’équipe en fin de saison, les joueuses du VBC Val-de-Travers se sont rendues, hier soir à Sarnen, pour le deuxième acte de leur « finale » de play-out contre Obwald. Les Vallonnières avaient remporté leur premier match quelques jours plus tôt, à domicile. En cas de victoire, la formation de Plinio Sacchetti pouvait donc éviter la relégation sportive. L’enjeu n’est plus la survie de l’équipe, que l’on sait condamnée, mais c’est une question d’honneur pour les filles du club vallonnier. « On veut montrer ce qu’on vaut et que ce n’est pas à cause de nos performances si tout va s’arrêter », disait Anastasia Fretzios sur le terrain obwaldien.
Ce déplacement, qui aurait pu être le dernier du club, nous l’avons fait pour être aux-côtés de Valtra. Si les joueuses ont « un travail à terminer », nous avons le nôtre à poursuivre, pourrait-on dire ! Bref, c’est donc après 3 heures de route (bouchons obligent) que nous sommes arrivés à « la sporthalle » locale. Le « clan » vallonnier semblait soudé dès l’échauffement. Le coach entamant même quelques pas de « danse-stretching », avec quelques joueuses, sur le titre des Village People « YMCA ». Dans l’adversité, Valtra a choisi de répondre avec de la positivité. Mais les émotions n’en restaient pas moins à fleur de peau. Le président intérimaire Hervé Roy était également du voyage, un peu comme s’il était venu veiller au chevet d’un mourant.
« Plusieurs joueuses sont sorties du match… »
L’analogie est un peu osée, certes ! Disons que l’intensité des moments actuels est grande pour le club vallonnier. Sportivement, les joueuses se sont montrées combatives et elles ont produit du beau jeu dans le 1er set. Mais Obwald a joué de façon très offensive, ce qui a fini par faire la différence dans la première manche (25-16). La suite du match fut plus compliquée, comme si la tête n’était pas concentrée à 100% sur cette rencontre. « C’est vrai que plusieurs joueuses sont un peu sorties du match au fil des minutes », reconnait Anastasia Fretzios. La joueuse de 21 ans ne manquait pas de rendre également hommage au jeu de l’adversaire :
Obwald s’est donc adapté au jeu de Valtra et c’est désormais aux joueuses du Vallon d’en faire de même pour les surprendre dimanche, non ? « C’est exactement ça », promet-elle. Son coach, Plinio Sacchetti, est d’ailleurs déjà prêt à remettre l’ouvrage sur le métier :
Plinio Sacchetti
A gauche, Anastasia Fretzios. Ici, en compagnie d’Eva Masoura.
Mercredi soir, les Vallonnières sont donc tombées sur davantage de résistance. Mais elles ont aussi commis un grand nombre de fautes inhabituelles. Leurs frappes étaient moins franches et moins précises que lors du premier duel. Elles ont marqué beaucoup moins de points dans le « no Woman’s land » du milieu de terrain adverse. En conclusion, Obwald a mieux joué et Valtra s’est perdu, quelque part, en cours de route. Mais les joueuses n’ont pas laissé filer cette certitude : « elles valent mieux que ça et elles vont le montrer une dernière fois, dimanche ». Plinio Sacchetti se dit impatient de ce moment, tout en l’appréhendant un peu car il risque d’être fort. C’est le dernier match de ce groupe qui a vécu tant de choses cette saison et qui a tant grandi. Allez, encore un petit effort et la « tour d’apprentissage » 2022/23 de Valtra sera définitivement gravie !
L‘annonce de la future disparition de l’équipe
Melisa Perteshi (derrière, avec le numéro 5) résume avec des mots forts le sentiment qui prévaut actuellement dans le vestiaire.
Kevin Vaucher