Votations fédérales du 3 mars
Pour AVIVO, la 13e rente AVS est nécessaire
Constatant une précarité des retraités toujours plus importante, l’association AVIVO Neuchâtel s’engage pour l’octroi d’une 13e rente AVS et dénonce les contre-vérités des opposants à l’initiative soumise au vote le 3 mars prochain.
« On mesure la valeur d’une civilisation à la place qu’elle accorde à ses anciens et à la manière dont elle traite ses personnes âgées », estime Claude-Alain Kleiner, président cantonal d’AVIVO Neuchâtel. L’Association de défense et de détente des retraitées et retraités a lancé, jeudi dernier, « un vibrant appel » à voter oui, le 3 mars prochain, à l’initiative pour une 13e rente AVS. AVIVO, forte de 1900 membres, fait le constat qu’aujourd’hui l’AVS ne permet plus à de nombreux seniors de couvrir leurs besoins vitaux. « Ce qui est contraire à la Constitution fédérale », relève Claude-Alain Kleiner.
Présidente de la section Neuchâtel, Andrée Schnegg indique que cette précarité touche en premier lieu les femmes retraitées, en précisant qu’en Suisse, 9.2% de femmes vivent sous le seuil de pauvreté, contre 7.9% d’hommes. « Plus d’un tiers des femmes actives gagnent moins de 3000 francs », souligne-t-elle. « Plus tard, cela se traduit par le fait qu’une retraitée sur sept dépend des prestations complémentaires ». Des aides financières ardues à obtenir en raison des démarches administratives et d’une « honte » du regard d’autrui. Andrée Schnegg relate qu’une dame lui a confié « être une grand-mère du placard », car n’ayant pas les moyens de sortir de chez elle.
« Question de dignité »
Des situations que constate aussi Pierre Aubert, membre d’AVIVO et entrepreneur retraité au Val-de-Travers. « Il n’est pas logique qu’après avoir travaillé toute sa vie que l’on doive se priver de petits plaisirs », déplore-t-il. Président de la section du Locle, Denis de la Reussille relève un contexte d’hyperinflation provoquant des ravages. « Il s’agit de redonner du pouvoir d’achat et de permettre aux personnes concernées de boucler leurs fins de mois », avance-t-il, en ajoutant que la majorité des retraités dépenseront cette 13e rente, ce qui profitera à l’économie. « C’est simplement une question de dignité », juge le président de la section locloise.
AVIVO tient aussi à dénoncer les arguments mensongers des opposants à l’initiative, comme celui qui avance que le premier pilier est en danger. « Il se porte nettement mieux que le deuxième qui est géré par les banques et les assurances », explique Rémy Cosandey, président d’AVIVO La Chaux-de-Fonds, en rappelant que l’AVS dispose d’un capital de 50 milliards de francs et que la Confédération estime que ce montant s’élèvera à 67 milliards en 2030. « Des économistes sérieux ont calculé que le coût de la 13e rente pourrait être compensé par une modeste augmentation des cotisations, 0.4% pour l’employeur et pour l’employé », poursuit-il.
Pas de division générationnelle
Au-delà des considérations financières, Rémy Cosandey juge indigne l’affirmation que les jeunes devront payer pour les aînés, à leur détriment. « Tour à tour nous sommes jeunes, adultes puis retraités. Chaque génération contribue à aider l’autre », explique-t-il, en regrettant un argumentaire qui vise à diviser les générations.
Président cantonal d’AVIVO, Claude-Alain Kleiner estime que respect et solidarité devraient être les piliers de la réflexion pour la garantie de la paix et de la justice sociale du pays. Ainsi, l’association milite aussi pour le non à l’initiative « mensongère » des Jeunes PLR, « pour une assurance vieillesse sûre et pérenne ».
Gabriel Risold