Val-de-Travers
Yann Klauser et Malo Bortolini : nouveaux visages PLR du Conseil communal
Élus au Conseil communal de Val-de-Travers le 13 mai, les libéraux-radicaux Yann Klauser et Malo Bortolini ont pris leurs nouvelles fonctions début juillet. Rencontres avec les deux Fleurisans de naissance qui sont à la fois doyen et benjamin de l’exécutif de la nouvelle législature.
Il est peut-être le nom que peu de personnes attendaient à ce poste, même si celui-ci n’est de loin pas inconnu au Val-de-Travers. Yann Klauser est un « Vallonnier de naissance et de cœur ». Né à Fleurier en 1971, le nouveau conseiller communal a tout d’abord obtenu un CFC de cuisine, avant d’être diplômé de l’École hôtelière de Lausanne et de travailler à l’hôtel Beau-Rivage de Neuchâtel. Cependant, le Fleurisan est surtout connu pour avoir dirigé le Centre sportif du Val-de-Travers et l’office du tourisme lié à la structure durant dix ans, avant d’œuvrer à la création de la Maison de l’absinthe (MABS) et de devenir son directeur durant également dix ans, de 2014 à cette année. « J’avais l’envie d’autre chose, je voulais partir sans être lassé et laisser ma place à d’autres profils », explique Yann Klauser, ajoutant qu’il ne souhaitait pas devenir le « dinosaure » à la tête de la MABS.
Première campagne politique
Ce dernier avait le désir « d’une autre expérience », personnelle et professionnelle. « Mais pas dans le but de faire de la politique », souligne-t-il, ajoutant que lorsqu’il était à la tête d’institutions parapubliques, il s’interdisait à briguer de mandat, même si la chose publique l’a toujours concerné. C’est une prise de contact du Parti libéral-radical, au printemps, qui le pousse à la réflexion. « Cela m’a travaillé pendant quelques jours », se rappelle-t-il. « Puis, Christelle, ma compagne, voyant mes questionnements, m’a donné le feu vert pour y aller ». Là, celui qui est aussi père de deux filles ne parle que de la campagne pour le Conseil général. Une première pour lui qui n’avait jamais « fait » de politique. « C’était particulier, je ne savais pas comment me présenter, mais je l’ai fait humblement et sans prétention », estime-t-il.
Servir les citoyens
Résultat, une élection remarquable qui offre l’éventualité de se présenter à l’élection à l’exécutif. Le PLR accepte sa candidature, le propose comme candidat et il est élu le 13 mai dernier. « Tout cela s’est passé tellement vite que je n’ai pas eu vraiment le temps de réaliser », reconnaît Yann Klauser, soulignant que les rencontres avec les groupes politiques furent enrichissantes et heureux d’avoir convaincu la majorité de ceux-ci. « J’ai pu constater que mon bagage varié et aussi lié aux institutions me permettait de connaître la réalité du terrain », note-t-il, ajoutant toutefois que « le mode d’emploi pour conseiller communal n’existe pas ! ». Ainsi, Yann Klauser se retrouve le doyen de l’exécutif de Val-de-Travers, en étant le moins aguerri en politique du collège.
Durant ces premiers 40 jours, il apprend à connaître, collaborer avec sa « nouvelle équipe » et découvrir le « terrain ». Selon lui, ses expériences professionnelles lui serviront pour une gestion de l’humain, « rapide et agile ». « Le côté politique va venir avec le temps », sourit-il. Le Vallonnier de naissance et de cœur a hâte de s’investir pour sa région, notamment dans un dicastère des infrastructures où les chantiers sont omniprésents à court, moyen et long terme, de la traversée de Couvet au plan de gestion des eaux. « Travailler au mieux dans l’optique de la communauté est prenant, mais très enrichissant », relève-t-il, en espérant que cela soit pour plusieurs années. Avant, Yann Klauser servait les visiteurs de la MABS et aujourd’hui, il souhaite servir les citoyens.
Souhait d’une « petite pause »
Servir la collectivité, son collègue de parti, Malo Bortolini, le fait depuis deux législatures au Conseil général. Pourtant, le Fleurisan de bientôt 33 ans imaginait ne pas se représenter aux élections communales. « Après huit ans d’investissement pour la commune et dans d’autres manifestations, le moment était arrivé d’une petite pause et de prendre du temps pour moi », reconnaît celui qui est impliqué dans l’organisation de la Fête nationale et de celle du 24 février.
Ce souhait découlait également de la fin de sa reconversion professionnelle vers l’enseignement de ce diplômé en économie et management international de l’Université de Neuchâtel. Après avoir travaillé pendant presque six ans pour une manufacture horlogère de luxe à Fleurier, Malo Bortolini remet en question son choix professionnel, lors de la période du Covid. « J’avais un peu perdu le sens de mon travail et l’enseignement avait toujours été dans un coin de ma tête », explique-t-il. Après un complément à la Haute École pédagogique, il trouve un poste à la Vallée de Joux à mi-temps, tout en travaillant dans l’entreprise familiale.
Benjamin expérimenté
Durant le printemps, son parti, avec les départs actés de deux de ses chefs de file, revient vers Malo Bortolini pour qu’il brigue un nouveau mandat. « Après avoir discuté avec les membres et constaté que j’étais un des plus expérimentés, j’ai accepté », relate Malo Bortolini, en soulignant qu’une place au Conseil communal n’était pas son objectif. « Je ne brûle jamais les étapes. En premier lieu, ma légitimité devait être fixée par les urnes », poursuit-il. Sorti sixième du scrutin et troisième de la liste PLR, il estime avoir fait une « super élection ».
Ce n’est qu’à ce moment que le Fleurisan considère l’opportunité à l’exécutif. « Je me suis renseigné auprès des conseillers sortants et actuels afin d’en savoir plus sur le travail en lui-même », avoue celui dont le « beau-père » est son prédécesseur Christophe Calame. Également la possibilité de prendre en main le dicastère de la jeunesse et de l’enseignement (DPJE) est très motivante. « Il permet d’avoir un vrai impact sur la qualité de vie des générations futures », relève-t-il. Un dicastère riche de sens pour le nouveau benjamin du collège exécutif, qui a fait toute sa scolarité, y compris post-obligatoire, à Fleurier.
« Le bien du plus grand nombre »
L’envie de s’impliquer pour sa région est le moteur essentiel de l’action politique de Malo Bortolini. Durant plusieurs années, il fut président de Jeunessexpress et apporte souvent son aide dans diverses associations. Son entrée en politique à 25 ans est pour lui une suite logique pour continuer « d’apporter quelque chose » à sa région.
Même s’il convient que « le jeu politique peut être intéressant », il ne se considère pas comme un politicien. « On porte nos idées évidemment, mais une politique communale ne fonctionne qu’avec le compromis et la collaboration avec les autres partis pour le bien du plus grand nombre », expose-t-il.
Depuis un peu plus d’un mois, Malo Bortolini découvre l’autre versant de la vie politique, celui de l’exécutif, les rouages de son département et le fonctionnement des services. « Cela est intense mais, par chance avec la période des vacances, j’ai pu prendre connaissance dans le calme des dossiers et de la machine », sourit-il. Dossier à « bout touchant », le collège de Longereuse et ses portes ouvertes à venir cet automne. « On hérite d’un bel outil, fonctionnel, esthétique et pratique », souligne-t-il, en souhaitant poursuivre l’idée d’un Cercle scolaire pilote et novateur. Enfin, Malo Bortolini se réjouit de travailler collégialement avec ses nouveaux collègues du Conseil communal, largement renouvelé depuis ce printemps. « Peut-être que cela apportera un nouveau dynamisme », conclut-il.
Gabriel Risold